(Menno Simons et Théodore Philippe, responsables de l’Église anabaptiste au XVIe siècle, ont décrit les caractéristiques permettant de reconnaître la véritable Église de Dieu. Cet article est le quatrième d’une série de sept dans lesquels je tente de décrire la pertinence de ces caractéristiques pour notre époque.)
Des ministres fidèles en parole et en vie
Rien dans le Nouveau Testament n’indique que le ministère de l’Évangile devait être une profession. Pourtant, il est arrivé que la plupart des églises soient dirigées par une personne spécialement formée pour ce poste et rémunérée par l’église. Il y a plus de 400 ans, Menno Simons a décrit les tentations d’une telle situation :
«Ô mon fidèle lecteur, réfléchis-y. Aussi longtemps que le monde distribuera de splendides maisons et des revenus aussi importants à leurs prédicateurs, les faux prophètes et trompeurs seront là en masse.»
Tous les ministres salariés ne correspondent pas à cette description ; beaucoup s’efforcent sincèrement d’enseigner les voies de Dieu. Pourtant, même ceux-là se trouvent souvent dans un dilemme : leur gagne-pain dépend du maintien de la bonne volonté des gens dans les bancs, ce qui peut les amener parfois à relâcher leurs convictions personnelles.
Et si nous regardions différemment les compétences d’un ministre et que nous disions que la qualité essentielle d’un ministre n’est pas son formation, mais sa marche avec Dieu? Et si un ministre gagnait sa vie de la même manière que le reste de son assemblée? Ceci est le conseil de Menno Simons :
«C’est donc ma brève conclusion et mon exhortation chrétienne à tous les prédicateurs et docteurs. Frères, humiliez-vous et devenez des disciples irréprochables, afin que vous deveniez ci-après appelés ministres. Éprouvez votre esprit, votre amour et votre vie avant de commencer à devenir berger et à enseigner. Ne le faites pas pour votre propre compte, mais attendez d’être appelé de l’église du Seigneur; je dis, de l’église du Seigneur, de l’Esprit de Dieu, et je suis contraint par l’appel à l’amour. Si cela se produit, frères, puis pasteur avec diligence, prêchez et enseignez vaillamment, jetez de vous tout lucre et butin sale; louez une ferme, traitez les vaches, apprenez un métier si possible, faites du travail manuel comme Paul, et tout ce qui vous manque alors sera sans doute donné et fourni par des frères pieux, par la grâce de Dieu, non pas en superflu, mais comme la nécessité l’exige.»
Le Nouveau Testament utilise plusieurs mots pour décrire les chefs spirituels dans l’église. Évêque ou surveillant (episkipos); ancien (presbuteros); pasteur; ministre (diakonos); évangéliste; prophète; docteur; apôtre (un envoyé). Tous ces éléments, à l’exception peut-être du dernier, sont utilisés de manière interchangeable et semblent n’être que des fonctions ou des dons différents d’un même office.
Un surveillant veille sur le bien-être spirituel des membres de l’église. Pasteur, ou berger ont un sens identique. Ancien signifie à peu près la même chose, mais implique également qu’il est expérimenté, mais pas nécessairement âgé. Un prophète est quelqu’un qui parle pour Dieu, un prédicateur. Un évangéliste est celui qui apporte de bonnes nouvelles. Un docteur enseigne les voies de Dieu et les devoirs de son peuple. Aucun de ces titres ne doit être interprété comme établissant une personne comme seigneur de l’église.
Apôtre n’est pas beaucoup utilisé dans le Nouveau Testament. Tout d’abord, il est appliqué aux douze qui étaient le cercle intérieur des disciples de Jésus. Il est également utilisé pour Jésus lui-même et pour Paul, Barnabas, Timothée et Silas, mais ne semble pas approprié pour un serviteur moderne de Jésus-Christ.
Aucune formation de séminaire n’est nécessaire pour devenir ministre de l’Évangile. En effet, une telle formation est plus susceptible d’être un obstacle, introduisant des concepts psychologiques et doctrinaux qui ne sont pas en accord avec la Bible.
Un ministre ne devrait pas non plus s’attendre à gagner sa vie en prêchant l’Évangile. Une assemblée a le devoir de soutenir un ministre en cas de besoin, lorsqu’il engage des dépenses liées au travail du ministère. L’assemblée a également un devoir envers la famille du ministre lorsqu’il est absent pour le travail du ministère. Mais il devrait avoir un revenu qui ne le rend pas dépendant de l’approbation des autres pour son gagne-pain.
Voici donc les qualités d’un ministre telles que données par l’apôtre Paul dans le chapitre 3 de 1 Timothée :
- Irrépréhensible (au-dessus de tout reproche, pas manquant dans aucun devoir chrétien)
- Le mari d’une seule femme (il devrait être marié, mais avec une seule femme à la fois. Il est certainement permis à un ministre de se marier à nouveau si sa première femme décède, mais il ne doit pas avoir une complication conjugale qui sera un reproche à son message.)
- Vigilant
- Prudent
- Réglé (de bon conduit, ordonné et décent)
- Hospitalier (est prêt à accueillir des visiteurs chez lui)
- Capable d’instruire (non seulement sage, mais capable de rendre la sagesse attrayante aux autres)
- Non donné au vin (ne boit pas trop de vin, n’est pas dominateur ou abusif)
- Non pas violent (ni querelleur ni persécuteur de ceux qui ne sont pas d’accord avec lui)
- Non pas porté au gain déshonnête (n’utilisant pas de moyens déshonorants pour augmenter ses revenus)
- Doux
- Éloigné des querelles (pas contentieux)
- Exempte d’avarice (ne cherche pas à être un ministre dans l’espoir d’un gain matériel)
- Gouvernant bien sa propre maison (il a une famille ordonnée et respectueuse, mais pas par sévérité ou tyrannie)
- Non pas nouvellement converti (il a été chrétien assez longtemps pour que les autres discernent les qualités énumérées ici)
- Avoir un bon témoignage de ceux du dehors (n’a donné aucun motif de scandale aux gens en dehors de l’Église).
Celui qui démontre ces qualités et qui est appelé au ministère par Dieu et par l’Église est digne du respect et du soutien de ses compagnons de route comme il s’efforce de servir Dieu dans le ministère.

A reblogué ceci sur Missionnaire anabaptiste.
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