Nous sommes des gens éclairés. Nous ne fabriquons pas d’idoles en bois, en pierre ou en métaux précieux, pour ensuite nous agenouiller devant elles, leur offrir des sacrifices et attendre d’elles des réponses à nos problèmes. Nous sommes bien trop intelligents pour cela.
Nous utilisons donc notre intelligence pour chercher comment le monde fonctionne et pourquoi il fonctionne comme il le fait. Nous nous renseignons studieusement, minutieusement. Nous finissons par comprendre. Tout ce qui nous arrive et tout ce que nous voyons se produire autour de nous s’inscrivent parfaitement dans cette compréhension. C’est intellectuellement solide, il ny a pas de détails inexpliqués, nous avons trouvé le sens de la vie. Cela nous apporte un peu de calme dans les tempêtes de la vie, mais il subsiste un sentiment d’agitation, des questions sans réponse, la crainte que tout n’arrive pas comme il se doit. Y a-t-il quelque chose de plus que cela dans la vie?
Qu’avons-nous accompli? Nous avons construit une idole que nous adorons. Nous ne l’appellerions jamais une idole, mais elle ne peut pas plus voir, entendre ou parler que les idoles de bois, de pierre ou de métaux précieux. Nous n’admettons pas que nous l’adorons, mais qu’est-ce que c’est d’autre quand nous nous tournons vers elle pour obtenir des réponses aux problèmes de notre vie?
Il y a trois siècles, Blaise Pascal écrivait que « On se fait une idole de la vérité même, car la vérité hors de la charité n’est pas Dieu, et est son image et une idole qu’il ne faut point aimer ni adorer. » Y a-t-il une place pour la charité dans notre idolâtrie, ou notre philosophie? Y a-t-il plus dans la vie que ce que nous pouvons expliquer?
Nous pouvons croire que tout ce qui se passe dans la vie doit avoir une explication que nous pouvons comprendre ; que Dieu lui-même ne peut rien faire qui soit au-delà de notre compréhension. Mais un dieu qui correspond à la mesure de mon esprit est un dieu que j’ai construit à mon image. Faut-il s’étonner que les réponses que je reçois de ce dieu ne soient jamais à la hauteur de mes espérances? Il doit y avoir plus que cela dans la vie.
Il y a près de deux mille ans, un homme s’est tenu sur une colline et a dit à ses amis : «Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre,» et ils l’ont cru. Cet homme, c’était Jésus ; peu de jours auparavant, ils l’avaient vu crucifié, avaient vu l’eau et le sang couler de son côté, l’avaient vu mourir. Maintenant, il était vivant, ils avaient parlé avec lui, mangé avec lui, l’avaient touché, et ils croyaient qu’il avait un pouvoir bien plus grand que le Sanhédrin juif ou les légions romaines. Ils quittèrent la colline pour aller prêcher l’Évangile de Jésus-Christ dans le monde entier, et l’on disait d’eux qu’ils avaient mis le monde sens dessus dessous.
Cet Évangile n’était pas une histoire qu’ils avaient fabriquée ni une potion hallucinatoire qu’ils avaient bue. Il s’agissait d’une puissance réelle, différente de tout ce qu’ils avaient connu auparavant, la puissance de la présence du Saint-Esprit en eux. Cette puissance les a transformés d’hommes faibles et craintifs en hommes prêts à prêcher l’Évangile de Jésus-Christ, même au prix de leur vie.
Cette puissance est un mystère ; elle ne peut être mesurée, expliquée ou reproduite par aucun moyen humain. «L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui , et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge.» (1 Corinthiens 2.14)
Il existe donc un royaume au-delà des choses que nous pouvons voir, entendre et toucher, un royaume spirituel. Il est caché à notre compréhension et inaccessible à nos sens naturels. Nous ne pouvons entrer en contact avec le monde spirituel que par une naissance spirituelle. Cette naissance spirituelle a lieu lorsque Dieu nous appelle, non pas de manière audible, mais d’une manière que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes. Lorsque nous soumettons notre vie à cet appel, nous ne serons plus jamais les mêmes. Nous saurons que Dieu nous aime, nous aimerons les autres, nous aurons une paix qu’aucune idolâtrie ou philosophie créée par l’homme ne peut donner, ainsi que la patience, la tempérance et le désir de servir.
Dieu appelle tous les gens, partout dans le monde. Souvent, il commence par cette petite question : «N’y a-t-il pas plus que cela dans la vie?» Nous pouvons l’ignorer, l’étouffer par nos arguments, la noyer dans la recherche du plaisir. Il nous laisse cette liberté. Mais nous ne devons pas refuser cet appel, c’est une question de vie ou de mort. Pourquoi ne pas choisir la vie?
Car puisque, dans la sagesse de Dieu, le monde n’a pas connu Dieu au moyen de la sagesse, Dieu a bien voulu sauver les croyants au moyen de la folie de la prédication. Et tandis que les Juifs demandent des signes et les Grecs cherchent la sagesse, nous, nous prêchons Christ crucifié, cause de chute pour les Juifs, folie pour les Grecs, mais pour les appelés, soit Juifs soit Grecs, Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu; parce que la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes… Mais, afin de couvrir de honte les sages, Dieu a choisi les choses folles du monde; et les choses faibles du monde, Dieu les a choisies, afin de couvrir de honte les folles; et les choses communes du monde et celles qu’on méprise, Dieu les a choisies, et celles qui ne sont pas, pour qu’aucune chair ne se glorifie devant lui.
1 Corinthiens 1.21-29
