[Ceci est la première partie d’un discours faite à la Société d’Histoire et d’Archéologie de Genève le 25 mars 1880 par Alexandre Lombard. Après ces rémarques préliminaires, M. Lombard a décrit les années de persécution des vaudois dans le Briançonnais.]
Personne n’ignore que les opinions les plus diverses ont été émises au sujet de lieu d’origine de l’illustre apôtre du moyen âge, ainsi qu’à l’égard du nom donné à ses disciples. Valdo a-t-il été ainsi désigné en raison de son origine vaudoise, ou le nom de Vaudois vient-il de Valdo? telle est la question difficile qui se pose devant l’histoire. Aussi est-il arrivé que bien des auteurs se sont refuséa à trancher ce problème, combattus qu’ils étaient, en abordant le sujet, entre les assertions des écrivains des Vallées attachés à l’antiquité apostolique de leur Église ainsi qu’à l’antériorité de leur nom, et l’opoinion contradictoire de certains critiques allemands et autres qui ne veulent reconnaître chez les Vaudois des Alpes cottiennes que des disciples de Valdo…
Voici une donnée nouvelle que je vous présenterai sous toute réserve, mais qui me paraît cependant digne d’attention. Je la tiens à M. Gauduel, greffier à la cour de Grenoble. Les connaissances historiques de ce laborieux investigateur, qui a fouillé les archives du Dauphiné… ne sauraient laisser aucun doute sur sa compétence… Cela nous conduira en forme de préambule aux martyrs vaudois du Briançonnais, sur lesquels on n’a eu, jusqu’ici, que peu de détails précis.
Revenant à Valdo, je rapellerai tout d’abord que son prédecesseur, comme prédicateur de l’Évangile et des doctrines anti-romaines dans les vallées de Dauphiné, avait été Pierre de Bruys, dont la tradition place dans une des gorges voisines de Briançon et au pied de Pelvoux. On sait que c’est à ce fugueuex réformateur qu’il a surtout appartenu de préparer avec Henry, dit de Lausanne, le mouvement albigeois.
Cela dit, voici ce que m’écrit M. Gauduel à son sujet:
«L’opinion que vous avez émise et qu’admettent le plupart des auteurs, est que l’origine des Vaudois est bien antérieure à Valdo. Pierre de Vaux, de Valdo, à mon avis, n’aurait été tout d’abord qu’un sectateur de Pierre de Bruys, originaire de Vallouise, localité dénommée au moyen âge tantôt Villepute, tantôt Putainval, situé sur le versant oriental de Pelvoux. Ce Valdo se serait ensuite fixé à Lyon, où il aurait acquis une grande fortune dans le commerce. C’est là que, plus tard, il se serait fait un apôtre ardent de la doctrine de Pierre de Bruys, son compatriote; puis, poursuivi à cause de son prosélytisme, il se serait refugié dans son propre pays pour échapper aux dangers de la persécution. Ce qui fortifierait mon opinion, continue M. Gauduel, c’est que depuis un temps immémorial les habitants du Briançonnais et de l’Oisans émigent chaque année à l’étranger pour y faire de commerce. Bien souvent ils s’y fixent définitivement et y acquièrent par leur esprit de conduite et d’économie de belles positions et de la fortune.»
Merci, cela confirme mes idées à ce sujet, et de manière assez convaincante.
Quelques corrections?: « Valso » ligne trois? ou était-ce volontaire.
dernier paragraphe « sa propre pays » devrait être « son propre pays ». Je ne sais pas ce que l’original disait…
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Merci, Hugues. J’ai fait les corrections.
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