La première allusion définie au baptême des petits enfants se trouve dans un écrit de Tertullien, en 197, qui condamne cet usage, récemment introduit. Une autre modification frappante fut celui qui fit du repas en mémoire du Seigneur et de sa mort – la sainte cène – un acte accompli miraculeusement par un prêtre. Ces deux faux enseignements marquèrent encore davantage la distinction erronée entre le clergé et les laïques. Il se développa un système clérical placé sous la domination des évêques, soumis eux-mêmes à des métropolites établis sur de vastes territoires.
Tout écart du modèle initial tracé pour les églises dans le Nouveau Testament rencontra dès le début une vive résistance et amena, en quelques cas, la formation dans les églises décadentes de groupes de croyants se gardant du mal et espérant être le moyen de la restauration de l’ensemble. Quelques-uns de ces groupes furent exclus et se réunirent en assemblées séparées. D’autres, ne pouvant se conformer aux opinions dominantes quittèrent leurs églises pour former de nouveaux corps de croyants. Souvent ces derniers allaient grossir les rangs de ceux qui, dès le début, avaient maintenu les pratiques apostoliques. Dans les siècles qui suivaient, il est fréquemment fait allusion aux églises qui avaient adhéré à la doctrine apostolique et revendiquaient une succession ininterrompue de témoins depuis les premiers jours de l’église. Avant comme après l’époque de Constantin, les membres de ces assemblées furent souvent nommées Cathars (Purs). Mais ils ne semblent pas s’être jamais donné ce nom eux-mêmes.
-excerpté de L’Église ignorée, tracuction française de The Pilgrim Church, écrit par E.H. Broadbent.