Il y a deux sortes d’écrivains. Le premier est le novice qui a un désir ardent de raconter une histoire ou d’annoncer une vérité. Se sentant peu sûr de ses capacités, il adopte un ton formel, utilise les mots les plus impressionnants qu’il puisse trouver, ajoute des adjectifs – beaucoup d’adjectifs audacieux, beaux, glorieux, exubérants. Il ne laisse rien échapper, pas même le moindre détail ; pourtant, il oublie des informations importantes parce que tout le monde le sait quand même. Sa famille et ses amis disent que l’écriture est merveilleuse ; il devrait le publier. Les autres ne disent pas grande chose, mais ils arrêtent de lire après le deuxième paragraphe.
Le deuxième type est celui qui pense au lecteur du début jusqu’à la fin de son écriture. Elle considère ce qu’un lecteur pourrait ne pas connaître et tisse cela dans l’écriture. Elle élague des informations non pertinentes, essaye d’éliminer tous les adjectifs, et n’utilise jamais un grand mot lorsqu’un petit fera l’affaire. Il y a de fortes chances qu’un éditeur soit intéressé par cette écriture.
La plupart d’entre nous commencent comme le novice, mais finissent par apprendre la douloureuse vérité que personne ne s’intéresse à notre ton pompeux. En fait, ils ne sont guère intéressés en nous. Peu à peu, nous apprenons à nous faire disparaître dans le décor et à mettre l’histoire au premier plan. Nous nous demandons : comment puis-je le dire pour retenir l’attention des lecteurs et lectrices?
La même approche s’applique lorsque nous voulons partager notre foi. Si nous faisons beaucoup d’effort à exposer nos qualifications pour partager le message chrétien, les gens sont rebutés. Ils arrêtent d’écouter.
Parfois, une personne se sent obligée de déclarer son humilité abjecte. C’est la même chose. Il se vante de sa qualification d’homme de Dieu pour nous faire savoir que nous devrions écouter son message. Toutes ces vantardises sont vaines.
Si notre famille a été chrétienne pendant plusieurs générations, nous sommes tentés de créditer notre salut à l’exemple et à l’enseignement de nos parents et grands-parents. C’est confondre notre généalogie avec notre héritage spirituel, et cela donne aux autres l’impression que s’ils ne s’inscrivent pas dans ce genre de généalogie, ils n’appartiennent pas dans les cercles chrétiens.
Dieu n’a pas de petits-enfants. Combien de fois avons-nous entendu cela ? Est-ce qu’il s’est enfoncé dans notre cœur?
Si nous sommes chrétiens aujourd’hui, cela signifie qu’à un certain moment le Saint-Esprit nous a montré que nous étions perdus. Nous étions des pécheurs, n’ayant aucun espoir dans quoi que ce soit de ce monde. La justice de nos parents ne pouvait pas nous sauver. Il n’y avait pas de vertu salvatrice dans notre généalogie. Nous étions seuls devant la justice absolue et la sainteté du Dieu Tout-Puissant, sans rien de cette terre à laquelle s’accrocher. À ce moment-là, nous avons plaidé pour la miséricorde et le pardon et, par le sang de Jésus-Christ, la miséricorde et le pardon nous ont été accordés. Nous sommes devenus des enfants de Dieu et nous pourrions dire comme David : « Car toi, ô Dieu ! tu exauces mes vœux, tu me donnes l’héritage de ceux qui craignent ton nom » (Psaume 61.6).
Cela ne donne aucun lieu pour la vantardise, c’est Dieu qui est glorifié, pas nous-mêmes. Cela indique aux autres qu’il existe un moyen par lequel eux aussi ils peuvent devenir des participants de cet héritage.
Tout comme dans l’écriture efficace, afin d’être des témoins efficaces de la grâce salvatrice de Dieu, nous devons nous mettre à l’arrière-plan et le message au premier plan. Dieu est le message, non pas nous.