Pour rencontrer Jésus, il faut descendre de l’autobus

C’était dimanche matin. Papa était retourné à la maison avec des seaux de lait fumant et tournait le séparateur de crème ; maman préparait le petit-déjeuner et je mettais la table. À la radio, la voix d’Ernest Manning nous dit à nouveau comment les événements mondiaux se profilaient, comme annoncé dans le livre de Daniel et dans Ézéchiel 38 et 39. Gog et Magog (Russie soviétique) et leurs alliés étaient sur le point d’attaquer Israël, ce qui déclencherait la bataille d’Armageddon.

Papa avait vécu une déception écrasante lorsque l’Église méthodiste wesleyenne de sa jeunesse s’est disparu dans l’église unie du Canada. Maintenant c’était une église qui enseignait que Jésus, s’il avait existé réellement, était notre modèle pour redresser les maux de la société. Papa n’aimait pas cet évangile social, il voulait entendre parler de Jésus qui pourrait nous sauver de nos péchés.

Peu de temps après, il entendit William Aberhart prêcher à la radio et s’était rendu à Calgary pour visiter le Prophetic Bible Institute. Quand Aberhart forma le parti du crédit social (aucun lien avec l’évangile social) et fut élu premier ministre de l’Alberta en 1935, papa décida que le moyen de vaincre l’évangile social, le socialisme et le communisme consistait à élire des hommes chrétiens au gouvernement. À la mort d’Aberhart, en 1943, Ernest C. Manning prit la tête du Prophetic Bible Institute, conférencier sur les ondes de la Canada’s National Back to the Bible Hour et premier ministre de l’Alberta. Il occupa ces rôles pendant encore 25 ans.

Nous avons écouté Manning tous les dimanches matin et une fois, lorsque l’équipe de radiodiffusion a organisé un service à Regina, nous sommes allés l’entendre prêcher en personne. Je suppose qu’il a parlé d’autres choses pendant toutes ces années, mais tout ce dont je me souviens, c’est Gog, Magog et l’ours russe.

J’étais conscient qu’il y avait des gens qui proposaient d’autres versions de la prophétie biblique. J’avais écouté quelques fois la Voice of Prophecy, par curiosité. Selon eux, la « voix de la prophétie », la seule source fiable de vérité biblique, était les écrits d’Ellen G White. Ils ont également parlé d’un millénium, mais avaient une interprétation différente. Et ils avaient beaucoup à dire sur le jour du sabbat. Des personnes s’appelant des témoins de Jéhovah se sont parfois présentées devant notre porte. Papa les appelait Russellites, d’après Charles Taze Russell, leur fondateur. Ils avaient une autre explication sur la façon dont les choses se dérouleraient lorsque Jésus reviendrait.

Je me suis converti puis marié en 1970. À l’hiver de 1971-1972, un vieux ministre a mené une série d’études bibliques dans lesquelles il a exposé la doctrine pré-millénaire. Nous l’avons tout avalé. Après tout, il avait des versets de la Bible pour prouver chaque point et la façon dont il l’a racontée, cela semblait tout à fait pertinent aux événements dans le monde à cette époque. Je me suis procuré une Bible de référence Scofield et lu des livres de Lewis Sperry Chafer, Dwight Pentecost, John Walvoord, Hal Lindsey et autres.

Ces quatre personnes étaient toutes associées au Séminaire théologique de Dallas, mais j’ai commencé à noter quelques divergences. Ensuite, j’ai commencé à me demander si ces versets bibliques que le vieux prédicateur avait cités s’emboîtaient comme il l’a dit. Il semblait qu’il ne serait pas possible de trouver ces significations simplement en lisant la Bible, on avait besoin d’un guide pour lui montrer comment démonter la Bible et la mettre dans le bon sens. À ce stade, ma confiance dans leurs enseignements s’est effondrée.

Il me semblait que tous les différents enseignements prophétiques que j’avais jamais entendus ressemblaient à des autobus touristiques, amenant les gens à visiter des villes anciennes et montrant uniquement les sites qu’ils souhaitaient montrer, dans l’ordre dans lequel ils voulaient que vous les voyiez. J’ai décidé qu’il serait préférable de descendre du bus et de parcourir la Bible moi-même, avec seulement le Saint-Esprit pour me guider.

Plus tard, j’ai lu comment les écrivains jésuites tentaient de contrecarrer la critique évangélique de la papauté. Les anabaptistes ont identifié la papauté comme étant l’Antéchrist des centaines d’années avant la Réforme. Luther et Calvin l’ont saisis de ce vérité et l’ont répété dans leurs attaques contre l’Église catholique romaine.

Pour se défendre, l’Église catholique romaine a d’abord exigé que ses membres ne pouvaient lire que des livres approuvés par l’église. Deux jésuites du 16e siècle ont écrit des livres expliquant que l’Antichrist n’était pas la papauté, mais un individu qui apparaîtrait à la fin de l’ère chrétienne, deviendrait le souverain du monde et abolirait le christianisme. Ces livres n’étaient pas lus par beaucoup de gens, mais en 1791 un autre jésuite, Manuel Lacunza du Chili, écrivit un livre sous le pseudonyme de Rabbi Ben Ezra. Ce livre a été traduit en anglais et en français et semble avoir été le tremplin de la ferveur millénaire qui a suivi.

Edward Irving, un ancien prédicateur presbytérien, a formé l’Église catholique apostolique en Angleterre et a commencé à exposer les enseignements de Lacunza au sujet de l’Antéchrist de la fin des temps. John Nelson Darby, ancien membre du clergé de l’Église d’Angleterre qui a rejoint les Frères de Plymouth, a repris les enseignements de Lacunza et les a étendus à la doctrine pré-millénaire que j’ai entendu il y a 45 ans.

Une jeune fille de l’église d’Irving, âgée de quinze ans, avait un jour une songe que les chrétiens seraient retirés de la terre avant la venue de l’Antéchrist. Darby alla aussi entendre la jeune femme raconter son rêve. C’est l’origine de l’enseignement de l’enlèvement secret. Personne n’a jamais trouvé cet enseignement dans la Bible, puisque toutes les mentions du retour du Christ parlent du son de la trompette, de la voix de l’archange et que « tout œil le verra ».

Au milieu des années 1800, de nombreuses sociétés d’autobus millénaire ont été créées, chacune offrant sa propre vision des événements à venir. Comme vous pouvez le constater, j’ai participé à quelques-unes de ces tours et j’ai finalement décidé qu’elles m’éloignaient de Jésus plutôt que de m’approcher plus près de lui.

Ce que je désirais ardemment, et que je ne trouvais pas lors de ces tours en autobus, était un lieu de repos et de joie près du cœur de mon Sauveur. J’ai réalisé que tout ce qui se trouve entre moi et ce lieu de repos et de joie est l’Antéchrist. Ce mot signifie « à la place de Christ » ou « devant Christ ». Si nous abandonnions les guides touristiques et recherchons Christ seul, nous le trouverons.

À propos de Bob Goodnough

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