La grande omission

Oui, je sais, j’ai emprunté un titre ingénieux que d’autres ont utilisé. Mais je vous prie de me suivre dans ma tentative d’expliquer ce qui, je le crains, est trop souvent omis lorsque les chrétiens prétendent mettre en pratique la Grande Mission. Voici les trois derniers versets de l’Évangile de Matthieu, que l’on a coutume d’appeler la Grande Mission.

Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Amen.

[Les traductions Martin et Ostervald parlent d’instruire toutes les nations, Louis Segond et la Bible de Genève disent faire des disciples de toutes les nations. Les deux mots, instruire et faire des disciples, sont tous les deux de bonnes traductions du mot grec matheteuo, s’ils sont bien compris.]

Un disciple est quelqu’un qui est enseigné. Mais, d’entendre le plan du salut, l’accepter comme une vérité qui change la vie et être baptisé ne suffit pas toujours à faire un disciple de Jésus. Un disciple est quelqu’un qui permet aux enseignements de Jésus de transformer tous les aspects de sa vie, qui sait qu’il a besoin de la force des autres disciples pour que, collectivement, ils puissent être des ambassadeurs efficaces de Jésus-Christ afin de faire plus de disciples.

C’est cet aspect des enseignements de Jésus qui est trop souvent omis dans l’évangélisation et les missions. Si le but d’une mission est uniquement de faire des convertis, cette mission risque de se trouver avec un groupe de personnes qui n’apprendront jamais à bien travailler ensemble sans la surveillance constante d’un missionnaire. Le but d’un missionnaire doit être de rassembler des personnes qui peuvent fonctionner comme une église sans son aide. Un vrai disciple ne cesse jamais d’apprendre ; il est prêt à apprendre des autres croyants, ceux de sa propre assemblée et ceux d’autres assemblées de la même foi.

La vocation du missionnaire est d’enseigner, et de le faire de telle manière que l’enseignement prenne racine chez ceux qui sont enseignés, de sorte que le missionnaire ne soit plus nécessaire. Dès que quelques personnes sont baptisées dans un nouveau lieu, elles doivent participer au processus de prise de décision du groupe. Aucun membre ne doit être dominant, y compris le missionnaire. Le missionnaire doit être un enseignant et un mentor, mais jamais un maître. Les membres doivent apprendre à partager leurs biens matériels pour s’entraider, pour pourvoir aux dépenses nécessaires au groupe et pour participer à l’œuvre plus large de l’Église. Le missionnaire ne doit pas être celui qui administre ces fonds.

L’apôtre Paul a recueilli des fonds auprès d’églises d’autres régions pour aider les frères nécessiteux de Jérusalem. C’est un exemple pour les chrétiens d’aujourd’hui, nous avons une obligation de nous entraider. Mais prenons garde à ce que notre bienveillance ne devienne pas un piège pour les autres. Chaque assemblée doit agir avec les moyens dont elle dispose et d’une manière appropriée à sa communauté. L’aide d’urgence est une chose, mais fournir une aide continuelle à une assemblée missionnaire peut être la garantie qu’elle aura toujours besoin d’aide.

Les épîtres du Nouveau Testament parlent beaucoup de pureté morale, d’éviter toute forme d’idolâtrie, de compassion, d’aider ceux qui sont dans le besoin, d’amour fraternel et d’unité qui transcendent les différences ethniques et économiques, de soumission à Dieu et les uns aux autres, et de confiance en Dieu en toutes circonstances. Il s’agit là d’un travail de disciple.

Il n’est pas question dans le Nouveau Testament de comment construire des lieux de culte. Il n’y a pas non plus d’exhortation à gagner un grand nombre de nouveaux convertis. Pourtant, aussi longtemps que l’Église prospérait spirituellement, il y avait un grand nombre de nouveaux convertis. Quels pourraient être les résultats, de nos jours, d’une insistance renouvelée sur les vérités fondamentales de la vie de disciple ?

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1 Response to La grande omission

  1. Avatar de Joël Joël dit :

    tout a fait d’accord …📖☝🏻…

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