Le chaos et la maladie de vouloir comprendre

Le monde est en proie au chaos, au-delà de notre capacité à le contrôler ou même à le comprendre pleinement, et il en a toujours été ainsi. En termes scientifiques, le chaos est l’état dans lequel les événements sont régis par une multitude de petits facteurs, chacun opérant dans une plage de variation limitée, mais dont les effets cumulés produisent des effets impossibles à prédire.

La première chose qui vient à l’esprit est la météo. Récemment, nous avons regardé plusieurs fois le radar météorologique pour voir quand un système orageux se passerait de notre région. Le radar indiquait la position actuelle de la tempête, puis sa trajectoire prévue pour les six heures suivantes. La tempête n’a jamais suivi la trajectoire prévue. Il y a tellement de facteurs qui peuvent influencer le vent et le temps : des variations dans la chaleur du sol, des variations dans le stade de croissance de la végétation, tellement de petites choses qu’il est impossible de les mesurer et de les prévoir toutes. La fumée des incendies de forêt influe sur le temps qu’il fait; nous apprenons que cet été, des panaches de fumée provenant d’incendies de forêt dans l’ouest du Canada ont dérivé jusqu’en Pays-Bas. Les cendres des volcans d’Islande ou d’Indonésie influencent la météo dans des régions très éloignées.

La propagation des maladies, l’essor et le déclin des empires sont tous soumis à une multiplicité similaire de facteurs largement invisibles. Dans nos vies personnelles, nous commençons la journée en pensant avoir prévu toutes choses, puis les lumières et l’ordinateur s’éteignent. Une fois, c’est parce qu’un chat, poursuivi par un autre, a couru en haut d’un poteau électrique et a été électrocuté; une autre fois, c’est parce qu’une vache s’est frottée à un poteau électrique et l’a fait tomber. C’est ça le chaos.

Et pourtant, nous voulons comprendre, croire que nous sommes en contrôle de la situation. C’était le problème de Job. Il a gardé sa foi en Dieu tout au long de son épreuve, mais il pensait que Dieu lui devait une explication pour ce qui lui était arrivé. Dieu lui a alors demandé ce qu’il comprenait vraiment de toutes les choses qui s’étaient produites dans le passé et de celles qui se produisaient chaque jour autour de lui. Lorsque Job a reconnu la petitesse de sa compréhension, Dieu l’a relevé de ses souffrances. Ses trois amis ont cru voir clairement la cause de la souffrance de Job : il avait dû commettre un péché qui était resté caché. Dieu leur dit qu’ils ne comprennent rien et qu’ils doivent demander à Job de prier pour eux.

Il est difficile pour l’esprit humain de croire en un Dieu invisible. C’est pourquoi les israélites ont demandé à Aaron de leur fabriquer un taureau d’or, et Jéroboam a fabriqué un autre taureau d’or pour le placer dans le temple qu’il a construit à Béthel. Ils ne considéraient pas cela comme de l’idolâtrie, comme l’adoration d’un Dieu différent, ils voulaient simplement pouvoir voir le Dieu qu’ils adoraient. Mais un Dieu que nous pouvons voir et comprendre n’est pas le vrai Dieu.

Ce même désir de comprendre est à l’origine de nombreux enseignements prétendument chrétiens qui semblent réduire les événements du passé, du présent et de l’avenir à une formule intellectuellement satisfaisante.

C’est la raison pour laquelle René Descartes a enseigné que toute vérité pouvait être découverte par la raison humaine. Blaise Pascal, quant à lui, disait que «le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point».

Je suis d’accord avec le dicton de Pascal, car il est en accord avec les enseignements de la Bible.

[Nous] regardons, non aux choses visibles, mais aux invisibles; car les choses visibles sont passagères, mais les invisibles sont éternelles. 2 Corinthiens 4.18
Or la foi est la substance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. Hébreux 11.1
Autant les cieux sont élevés au dessus de la terre,
Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies,
Et mes pensées au-dessus de vos pensées.
Ésaïe 55.9

Lorsque nous nous sentons poussés de réduire Dieu à une taille qui correspond à la mesure de notre entendement, en disant que Dieu est incapable de faire quoi que ce soit que nous ne pouvons pas comprendre, c’est la pire des idolâtries, car nous nous sommes rendus égal à Dieu.

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1 Response to Le chaos et la maladie de vouloir comprendre

  1. Avatar de France France dit :

    Tout a fait d’accord…

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