Une foi plus précieuse que la vie

Dès le début de l’ère chrétienne, les chrétiens ont été confrontés à la persécution. Certaines des persécutions les plus sévères ont été faites par des églises qui se disaient chrétiennes, mais qui s’étaient alliées aux pouvoirs séculiers et ne supportaient pas de voir des chrétiens fidèles qui étaient un rappel constant de leur compromis.

Beaucoup de ces chrétiens fidèles sont morts en martyrs, subissant d’horribles tortures, mais ils l’ont fait dans la joie, considérant leur foi plus précieuse que la vie. Ils croyaient que la mort n’était que l’entrée au paradis et la présence de leur Sauveur. Beaucoup ont témoigné qu’ils avaient fait l’expérience de la puissance et du réconfort de Dieu pour les aider à supporter la douleur de leurs souffrances.

Avons-nous le même type de foi aujourd’hui? Ou sommes-nous tentés de penser qu’il est préférable de cacher notre lumière, juste un peu, pour éviter les critiques des mondaims?

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La continuité de la foi vaudoise dans les mennonites

Vers la fin du 19e siècle, certains historiens mennonites des États-Unis ont rejeté le récit autrefois accepté de l’origine vaudoise de la foi mennonite. À la place, ils ont avancé une origine à Zurich en 1525, lorsque quelques individus ont rompu avec la réforme d’Ulrich Zwingli et se sont rebaptisés les uns les autres. Selon cette théorie, il n’y avait aucun lien entre les vaudois et les mennonites. Le groupe originaire de Zurich était appelé anabaptistes, ou frères suisses. L’historien John Horsch pensait que les preuves historiques montraient le contraire.

Cependant, comme le souligne l’auteur de l’article «Anabaptistes» de l’Encyclopedia Brittanica, «la continuité d’une secte est à rechercher dans ses principes». Considérée sous cet aspect, la continuité de la dénomination vaudoise dans les anabaptistes évangéliques et les mennonites ne peut être mise en doute. Les deux dénominations représentaient une foi et une pratique similaires. La question de l’ordination d’un ou plusieurs ministres anabaptistes par un ministre vaudois est sans importance. En effet, l’essor du mouvement anabaptiste est à attribuer, au moins indirectement, à l’influence vaudoise. Telle est l’opinion d’un certain nombre d’historiens éminents, parmi lesquels feu le professeur Ernst Troeltsch de l’Université de Berlin, en Allemagne. Voici quelques faits à ce sujet.

Aux treizième et quatorzième siècles, les vaudois étaient nombreux dans certaines des régions de Suisse où le mouvement anabaptiste était exceptionnellement fort et où les Frères suisses se sont maintenus dès le début, malgré toutes les persécutions. En 1277, un certain nombre de dissidents, manifestement vaudois, furent brûlés sur le bûcher dans la ville de Berne en Suisse. Une assemblée de vaudois comptant environ cent trente personnes a été découverte en 1399 au même endroit. En 1430, soit environ un siècle avant la naissance du mouvement des frères suisses à Zurich, il existait dans le canton voisin de Fribourg une grande assemblée de vaudois. Parmi ceux qui furent persécutés pour leur foi vaudoise à cet endroit se trouvaient des hommes et des femmes portant les mêmes noms de famille que ceux que l’on trouve parmi les plus anciennes familles de Frères suisses, tels que Stuckey, Treyer, Reiff, Bucher, Meyer, Nukomer, Huser, Rolet. À partir de ces faits, on peut raisonnablement supposer que les traditions et les influences vaudoises ont contribué à l’essor de l’Église des frères suisses.

Extrait de Mennonites in Europe, par John Horsch. La première édition de ce livre apparut en l’an 1942. La citation ci-dessus est prise de l’édition de 1995, publié par Rod and Staff Publishers, Inc., Crocket, Kentucky.

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L’origine de la foi des mennonites

Selon les évidences archéologiques, les peuples celtiques sont apparus premièrement autour du Danube et se sont dispersés à l’est, au sud et à l’ouest. Aujourd’hui, les seules populations celtes identifiables se trouvent en France (Bretagne) et dans les îles britanniques (Irlande, Écosse et Pays de Galles). Il y a deux mille ans, ils étaient partout dans le sud de l’Europe.

Ils vivaient le long du fleuve Pô , dans le nord de l’Italie, en Suisse, en Belgique, en France, en Espagne, dans les îles britanniques, en Bosnie et en Asie Mineure. La forme grecque de Celtes est Galatai. En France, on les appelait Gaulois, en Asie Mineure, ils étaient Galates.

Les peuples celtes n’ont jamais formé des structures gouvernementales comme des États-nations, ils étaient plutôt des associations de clans.  Avec le temps, ils se sont différenciés les uns des autres en fonction des territoires qu’ils occupaient et ont reçu des noms différents. Outre les Gaulois, on peut citer les Belges, qui vivaient dans la région connue aujourd’hui sous le nom de Belgique, et les Boïens, qui vivaient le long du Pô, dans le nord de l’Italie.

L’apôtre Paul apporta l’évangile aux Galates. Les croyants de là l’ont introduite aux Gaulois dans le sud de la France et de là il s’est répandu à travers l’Europe. C’étaient peut-être des missionnaires celtes d’Écosse qui ont porté l’évangile vers le nord de l’Italie, la Bohème et la Suisse. Avec le temps, l’évangile s’est répandu des Celtes vers les gens autour d’eux. Aussi longtemps qu’ils pouvaient maintenir leur existence indépendante, l’évangile qui s’est enraciné entre eux était d’une forme plus pure que l’évangile syncrétiste imposé dans l’Empire romain après Constantin.

Lorsque les peuples germaniques ont envahi les territoires occupés par les Celtes et que l’Empire romain étendit sa portée, les peuples celtes furent absorbés par la culture majoritaire. Néanmoins, il restait encore un évangile pur parmi les groupes religieux connus sous le nom de vaudois dans les Alpes, d’albigeois dans le sud de la France et de bogomiles en Bosnie. Il existe des preuves historiques des liens entre ces groupes, les prédicateurs de Bosnie apparaissant dans le sud de la France, en Italie, en Bohême et dans d’autres lieux.

L’extension de l’influence de l’Église catholique romaine a fini par empêcher les chrétiens primitifs de rester dans la vallée du Pô. Ils se sont déplacés vers le nord, au canton de Berne en Suisse, en passant par le Col du Saint-Gothard. Ils ont communiqué leur foi à leurs voisins suisses et semblent être l’origine des anabaptistes suisses qui sont connues plus tard comme les mennonites suisses.

Les anciennes églises évangéliques croyaient qu’il y avait deux royaumes, le royaume de Dieu et le royaume du monde, et que, en tant que chrétiens, leur première loyauté allait au royaume de Dieu. Donc, ils ne devaient pas participer au gouvernement des royaumes terrestres. L’Église catholique les a accusés d’être des dualistes, de croire que le Dieu de l’Ancien Testament n’était pas le même que le Dieu révélé dans le Nouveau Testament. Il y a des preuves historiques que cette croyance existait dans plusieurs des mêmes régions, mais les groupes de foi nommés ci-dessus ne détenaient pas une telle croyance. Ce n’était qu’une accusation commode pour justifier l’utilisation du pouvoir civil pour persécuter des rivaux à l’Église catholique romaine, et supprimer toute évidence de la pureté de leur foi.

Les anciennes églises évangéliques étaient souvent appelées anabaptistes en tant que terme général et par de nombreux autres noms selon leur localité. L’Église catholique romaine prétendait que chaque groupe avait une origine distincte, malgré la similitude de leur foi. Elle a tenté d’effacer toute preuve qu’il y avait un autre groupe d’églises, liées les unes avec les autres et incarnant dans leur doctrine et leur vie une foi identique à celle enseignée dans le Nouveau Testament.

Finalement, il semblait que ces églises aient été persécutées dans l’oubli. Pourtant, la foi s’est avérée plus résiliente que les persécuteurs. De nouvelles églises surgirent en Suisse, dans le sud de l’Allemagne et dans les Pays-Bas, professant la même vieille foi. Ils étaient dotés du nom de mennonites. Il y a un intrigant dernier aperçu des vieilles églises en l’Europe orientale. Au XVIe siècle, trois hommes de la région de Thessalonique se sont rendus en Allemagne parce qu’ils avaient entendu dire qu’il y avait là des croyants de la même foi. Ils ont rencontré une assemblée mennonite, et par moyen d’un interprète ils ont examiné leurs croyances et trouvé qu’ils étaient unis dans tous les points de leur foi et ont célébré ensemble la Sainte Cène.

De nombreux mennonites bernois ont quitté la Suisse au 17e siècle à cause des persécutions et se sont installés en Amérique du Nord, d’abord en Pennsylvanie. Vers la fin du 18e siècle, certains d’entre eux se sont installés en Ontario, au Canada. On trouve encore des traces d’ascendance celtique parmi ces mennonites de l’Ontario. Benjamin Eby, l’un de leurs chefs spirituels, a écrit une brochure qui retrace l’origine des mennonites aux vaudois. Le nom Eby lui-même est une preuve d’ascendance celtique.

Tout cela établit que la foi des mennonites n’est pas d’origine hollandaise ou allemande, mais qu’elle remonte bien plus loin, jusqu’aux vaudois et aux albigeois de France et aux anabaptistes bernois.

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Être dans le monde mais non pas du monde

Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. (Évangile de Jean 17:15-17)

En tant que chrétiens, comment réussissons-nous à vivre selon cette prière de Jésus ? Faisons une petite pause pour y réfléchir.

Neville Chamberlain est rentré à Londres le 30 septembre 1938 après avoir rencontré Adolf Hitler à Munich. Il brandit un morceau de papier signé par les deux hommes, que Chamberlain proclame être une garantie de «paix pour notre temps». L’Allemagne a récemment annexé une partie de la Tchécoslovaquie, mais Hitler assure à Chamberlain que c’est l’étendue des ambitions territoriales allemandes. Moins d’un an plus tard, il envahit la Pologne, ce qui marque le début de la Seconde Guerre mondiale.

Des gens comme Hitler ne seront pas arrêtés par de beaux idéaux et des mots doux. Il faut des mots forts, soutenus par la capacité de provoquer une effusion de sang insupportable. Il n’incombe pas aux chrétiens de tenter de persuader les gouvernements à agir autrement. Il n’incombe non plus aux chrétiems de se laisser emporter par une ferveur patriotique militante.

En tant que chrétiens, nous sommes dans le monde et nous ne devons pas nous enfermer dans une bulle pour éviter d’être touchés par la souffrance des gens qui nous entourent. Nous devrions plutôt réagir avec sympathie et compassion à la souffrance qui nous entoure et aider à soulager ceux qui sont blessés, physiquement, émotionnellement ou matériellement par les conflits dans notre monde.

Mais il ne nous appartient pas de porter l’épée, de prendre part aux conflits ou de causer la souffrance. L’épée est nécessaire dans les affaires de ce monde, mais il est également nécessaire qu’il y ait un peuple qui ne participe pas à ces conflits.

Certains d’entre nous apprécient la politique comme un sport de spectateur. Je crois qu’il est utile d’être informé de ce qui se passe dans le monde. Mais lorsque nous commençons à parler en faveur d’un camp et à exprimer des opinions désobligeantes sur les politiciens de l’autre camp, nous donnons l’impression d’être du monde.

Si nous adoptons les préjugés de la partie du monde dans laquelle nous vivons et que nous ressentons et exprimons notre antipathie et notre méfiance à l’égard des personnes qui sont différentes de nous par leur origine ethnique, leur statut social, leur langue ou la couleur de leur peau, nous nous donnons l’impression d’être du monde. Est-il logique d’envoyer des missionnaires dans le monde entier auprès de telles personnes, mais de ne pas vouloir avoir affaire à elles lorsqu’elles se présentent dans notre quartier ?

Il n’y a pas de respect des personnes avec Dieu. Si nous voulons être comme Lui dans ce monde, c’est-à-dire être dans le monde mais pas du monde, nous ne devons pas regarder les gens et les événements selon leur apparence extérieure, mais chercher à les voir comme Lui les voit.

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Les funérailles

Image par Carolyn Booth dem Pixabay 

La mort est un ennemi. Le chrétien qui a vécu en paix avec Dieu et avec ses semblables ne vit pas la mort comme un ennemi, mais comme la porte au bonheur éternel. Mais pour ceux qu’il laisse derrière lui, la mort est un ennemi. Quelqu’un qui faisait partie de leur existence a été arraché et sa présence ne sera plus vue, entendue ou ressentie dans cette vie. Ils ont été blessés, et ceux qui étaient les plus proches de celui qui est parti ont les blessures les plus profondes. Nous ne pleurons pas pour lui, mais pour nous-mêmes. Les blessures se guérissent, mais cela prend du temps.

Les funérailles sont censées faire partie de ce processus de guérison, elles doivent apporter réconfort, espoir et guidance à ceux qui sont en deuil. Hier, il y a eu des funérailles dans notre assemblée pour quelqu’un qui nous a été enlevé soudainement au milieu d’une journée de travail. Il est mort d’une crise cardiaque, sans avoir eu le temps de nous dire au revoir. Pourtant, comme il a vécu chaque jour à la gloire de son Seigneur, nous pouvons avoir l’assurance qu’il a achevé sa course sur terre et gagné le prix. Je crois que le réconfort, l’espoir et la guidance ont été clairement offerts à tous ceux qui étaient présents hier.

Nous avons assisté à d’autres funérailles qui ne nous ont pas laissé un bon sentiment. Lorsqu’un pasteur nous assure que notre cher défunt est maintenant au ciel, que toutes ses épreuves sont terminées, même si dans sa vie il n’a jamais mentionné le nom de Jésus sauf comme une imprécation, cela nous laisse un sentiment vide. Aucun véritable réconfort, espoir ou guidance n’a été offert.

Ce n’est pas mieux lorsque la personne qui parle lors d’un enterrement semble croire en tout sauf en Dieu et propose des fantaisies païennes. Il n’y a pas de réconfort, d’espoir ou de guidance dans cela.

Parfois, nous avons été surpris. Ce printemps, nous nous sommes réunis dans un cimetière pour l’inhumation des cendres d’un parent décédé d’une surdose de drogue. Nous ne nous attendions aucun contenu religieux, pourtant le plus jeune fils du défunt a invité son pasteur à dire quelques mots. Ce fils avait sérieusement gâché sa vie, mais, à notre insu, il était récemment devenu chrétien et avait effectué un virage à 180° dans sa vie. Le pasteur a lu les versets où Jésus a promis qu’il allait préparer une place pour nous. Puis il a dit que Jésus préparait une place pour des personnes préparées. Cela signifie qu’il y a une place pour chacun d’entre nous, mais nous devons nous préparer à y aller. Puis il a fait une courte prière. Il a probablement parlé pendant deux minutes, mais tout était là. Le réconfort, l’espoir et la guidance ont été offerts à chacun d’entre nous. Nous avons ressenti de la gratitude et de l’admiration pour le fait que Dieu puisse agir là où nous nous attendons le moins à le trouver.

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Épître de Gérard Roosen de Hambourg le 21 décembre 1697

[Gérard Roosen, ancien de l’assemblée mennonite de Hambourg-Altona, était tenu en haute estime partout parmi les mennonites en Europe. Il avait 85 ans au moment qu’il écrivit l’épître ci-dessous et il a vécu encore 14 ans. Au moment où il les écrivit, les mennonites d’Alsace se trouvaient aux prises avec deux crises, l’un externe, l’autre interne. L’annexion d’Alsace par la France était l’occasion des persécutions mentionnées dans le premier parti de l’épître. Mais Gérard Rooses s’inquiétait plus du désaccord parmi les mennonites d’Alsace créée par l’une de leurs ministres, Jacob Amman. Cela était le commencement de l’Église Amish.]

Mes bien-aimés amis et frères en Christ Jésus notre Seigneur, dans l’Alsace! Que beaucoup de grâce et de miséricorde, de paix et de consolation, de Dieu le Père céleste par Jésus-Christ, et l’assistance du Saint-Esprit soit avec chacun, et surtout la félicité et le salut dans cette vie et après dans la vie éternelle. Amen.

Bien-aimés! Mes pensées ont été souvent avec vous dans ce conflit pénible, et j’avais un souci pour vous; combien il doit être difficile à faire le ménage si l’un doit fuir ci, l’autre là, et qu’en conséquence il y aura un grand éparpillement! Donc j’ai parfois un désir de vous écrire, mais je ne savais pas comment le faire parvenir à vous, ayant envoyé plusieurs lettres au Palatinat dans les années passées sans avoir reçu aucune réponse. Aujourd’hui j’ai reçu une lettre de Christian Blum, dans lequel il dit que vous pensez souvent de moi, et que vous vous souvenez de moi à toutes vos réunions.

Aussi, j’ai été poussé par un amour fraternel de me souvenir de vous et de vous rendre visite une fois de plus par lettre, parce qu’il ne m’est pas possible de venir personnellement à cause de mon âge et aussi la distance et le danger. Alors, je veux dire avec l’apôtre Paul : «Si je suis absent de corps, je suis avec vous en esprit» (Colossiens 2.5a). Il me peine d’entendre de l’opposition que vous devez endurer, pendant qu’ici nous vivons dans la paix; temporelle et spirituelle. Temporellement, j’espère que le reste et la paix viendront bientôt pour vous, si seulement vous ne deveniez pas des disciples des persécuteurs qui se disent chrétiens. Faites attention à Strasbourg, Alsace, et en France; il faut suivre le conseil du Seigneur Christ avec patience (Matthieu 10).

De plus, je suis sincèrement désolé que vous ayez été tellement troublés par certains qui pensent hautement d’eux-mêmes et qui font des lois au sujet des choses qui ne sont pas exigées dans l’Évangile. Si les Écritures apostoliques avaient énoncé comment et avec quoi un croyant devrait s’habiller, et une personne voyageant dans d’autres pays aurait rencontré des personnes qui vivaient contraires à ces règles, alors cette position pourrait être valide. Mais pour contredire l’Évangile en liant la conscience à une certaine forme dans des chapeaux, des chaussures, des chaussettes ou des cheveux, laquelle forme diffère d’un pays à un autre, et de prendre sur lui l’autorité d’excommunier ceux qui ne se soumettent pas à de telles règles; et de chasser de l’Église comme un levain ceux qui n’évitent pas un tel, c’est quelque chose que ni le Seigneur Jésus dans les Évangiles ni les saints apôtres ont commandé, d’être lié par ces choses externes, et n’ont donné ni lois ni règles dans cette question. À mon avis c’est ce que Paul veut dire en Colossiens, chapitre 2 : «Car le royaume de Dieu, ce n’est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint-Esprit.» (Romains 14.17), pas ceci ou cela dans le style de vêtements, le Seigneur ne nous lie pas dans les choses externes.

D’où se trouve donc notre ami Jacob Amman l’autorité à faire des lois pour les gens, et puis à jeter hors de l’Église quelqu’un qui n’obéit pas? S’il se considère d’être ministre de l’Évangile de Jésus-Christ et s’il voudrait garder la loi littéralement, il doit aussi ne pas avoir deux manteaux, ne de l’argent dans son porte-monnaie, ni chaussures sur ses pieds. S’il n’observe pas la lettre de la loi de son Seigneur, comment ose-t-il exiger quelque chose de son voisin qu’il n’a pas reçu de son Législateur comme loi? Ô, qu’il fasse comme l’apôtre Paul, parce qu’on doit craindre le Seigneur, il faut traiter nos semblables avec la tendresse, et ne bouleverse pas leur faible conscience. Il est l’admonition de l’apôtre Paul de faire accueil à celui qui est faible dans la foi.

Dans toutes les lettres de Paul, nous ne trouvons pas un seul mot qu’il a donné des commandements aux croyants sur la forme ou le style de vêtements qu’ils devraient porter, mais plutôt qu’il nous exhorte à être attiré aux choses humbles. Je considère qu’il est bon et correct de se conduire selon les coutumes du pays dans lequel on habite. Mais il est raisonnable et juste que tout luxe, orgueil et luxure charnels soit évitée (1 Jean 2), et de ne pas accepter trop vite de nouveaux styles en vêtements ni les modifier pour se conformer à la mode. Cela est quelque chose qui doit être discipliné. Mais là où il est devenu l’usage courant dans un pays, il est honorable et bon d’accepter un tel usage, si on le fait dans l’humilité.

Merci à Dieu, je ne veux pas la convoitise des yeux ni l’orgueil de ce monde, mais j’ai toujours porté à peu près le même style de vêtements; mais si j’avais porté un autre style, selon l’usage commun du pays, devrais-je être excommunié à cause de cela? Cela serait déraisonnable et contraire à l’Écriture.

Le Seigneur a ordonné, bien sûr, qu’il doive y avoir de la discipline dans l’Église de Dieu pour les membres obstinés et tels qui résistent à la loi de Dieu dans l’Évangile. Par conséquent, on doit déterminer si ce que nous voulons lier y sera également lié, ou commandé à être lié.

Les Saintes Écritures doivent être notre norme. Nous devons nous y soumettre; non pas courir en avant, mais les suivre, non pas impétueusement, mais avec prudence, crainte et affliction; car il est une chose périlleuse dans le jugement de Dieu de lier sur la terre ce qui n’est pas lié dans le ciel.

Cela écrit en amour et vérité, pour service et instruction pour votre bien. J’ai senti contraint d’écrire à vous. Que notre Père céleste affectueux et Dieu de réconfort soit votre aide et force dans toute épreuve et qu’il vous bénisse, corps et âme, à son honneur et pour votre bonheur. Amen.

De moi, votre frère, Gérard Roosen de Hambourg.

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Centré sur moi-même ou centré sur Dieu ?

Nous sommes entrés dans ce monde en tant que bébés sans défense et nous étions totalement centrés sur nous-mêmes. Nous devions l’être. Nous avions besoin d’être nourris, nous avions besoin d’aide lorsque nous avions mal, nous avions besoin d’aide lorsque nous avions peur, mais nous ne pouvions nous procurer aucune de ces choses par nous-mêmes. Nous exprimions donc nos besoins et nos parents devaient comprendre ce qui nous faisait pleurer.

Avec le temps, nos parents ont commencé à nous faire comprendre que les autres avaient aussi des besoins et que nos besoins ne devaient pas toujours primer sur ceux des autres. C’est une leçon difficile et il semble que nous devions l’apprendre encore et encore, jour après jour. J’ai 80 ans et je suis chrétien depuis plus de 50 ans. Pourtant, je constate que l’égocentrisme reste ma réponse instinctive, mon réglage par défaut.

Néanmoins, parce que je suis chrétien, quelque chose d’autre a pris racine en moi qui, la plupart du temps du moins, m’empêche d’agir sur ces impulsions égocentriques. Cette autre chose, ou plutôt cette autre personne, c’est le Saint-Esprit. Il y a une petite voix intérieure qui me dit que suivre la voie égocentrique n’aboutira pas au bonheur, pas pour moi et certainement pas pour les personnes qui m’entourent.

Cette petite voix intérieure me dit aussi qu’il y a des choses que je devrais faire, des choses que je ne veux pas faire. Des choses qui se heurtent à ma nature égocentrique, parfois des choses que j’ai peur de faire par crainte de ce que les autres pourraient penser ou de la façon dont ils pourraient réagir. Pourtant, lorsque j’obéis aux incitations du Saint-Esprit et que je fais des choses que je n’ai jamais faites auparavant, et que je ne penserais même pas à faire sans ces incitations, je me sens bien, quelle que soit la façon dont les choses se passent.

C’est ainsi que le Dieu qui transcende ce monde physique commence à me transformer en quelqu’un que je ne pourrais jamais être en suivant ma nature égocentrique. C’est ainsi que je commence à comprendre qui je suis vraiment, la personne que Dieu voulait que je sois. Cela ne se traduit pas par l’acclamation du monde. «Car ce qui est élevé devant les hommes est une abomination devant Dieu.»

Mais cela se traduit par un profond sentiment de paix avec Dieu et un amour pour mon prochain qui ne dépend pas de la façon dont il me traite. Tout cela, plus l’espoir d’un avenir qui transcende ce monde actuel.

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Qu’est-ce que c’est l’œuvre missionnaire?

À quoi pensez-vous lorsque quelqu’un parle de missions chrétiennes? Pensez-vous à parler de Jésus aux autres et à les conduire au salut? L’œuvre missionnaire se limite-t-elle à cela?

Selon ce que je lis dans les Écritures, elles disent que conduire les gens au salut n’est que le début. L’œuvre missionnaire comporte trois parties : (1) faire des convertis; (2) faire des disciples; (3) former des assemblées. Je crois que le commandement de Jésus que nous appelons la Grande Mission comprend ces trois points. «Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. »

  1. Faire des convertis
    Les disciples observaient quelqu’un qui chassait les démons au nom de Jésus et voulaient l’en empêcher. Mais Jésus dit : «Ne l’interdisez pas; car celui qui n’est pas contre nous est pour nous.» Jésus est prêché de bien des manières dans le monde, les œuvres des ténèbres sont renversées, des âmes sont sauvées. Il n’est pas bon pour nous de trouver des défauts à de telles œuvres qui sont bénies par Dieu. Mais ce n’est que le premier pas dans l’œuvre missionnaire.
  2. Faire des disciples
    À un autre endroit, on pourrait croire que Jésus se contredit, car il dit : «Celui qui n’est pas avec moi est contre moi». Mais le sens devient clair si nous lisons le reste du verset : «celui qui ne rassemble pas avec moi disperse». Jésus veut rassembler toutes les personnes nées de nouveau dans un même bercail. Trop souvent, ce qui se passe, c’est que les mêmes personnes qui prêchent l’évangile rassemblent les convertis à eux-mêmes, à leur propre compréhension de la façon dont les chrétiens devraient vivre. C’est cela qui a conduit à la multitude de divisions que nous voyons aujourd’hui parmi ceux qui se disent chrétiens.
    Jésus nous appelle tous à une vie de disciple, à ne suivre que lui. Cela signifie une vie de disciple, d’observer tout ce que Jésus a enseigné dans les Écritures; et cela n’est possible que par la soumission à Dieu et l’obéissance au Saint-Esprit.
  3. Former des assemblées
    La vie de disciple conduit à l’unité, où les croyants peuvent se faire mutuellement confiance parce qu’ils voient la vie de Christ à l’œuvre les uns dans les autres. Cette unité doit transcender tout ce qui pourrait nous diviser : les différences d’ethnicité, de langue, de culture, de statut économique et social. La création d’une assemblée n’est possible que lorsque nous pouvons nous faire mutuellement confiance, nous soutenir mutuellement et travailler ensemble dans l’unité pour la cause du Christ.
    «Il n’y a ici ni Grec, ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare, ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous» (Colossiens 3.11). Nous pouvons substituer ici toute autre circonstance ou condition qui pourrait tendre à nous diviser, mais en fin de compte, il n’est possible d’avoir une assemblée qui fonctionne que lorsque nous avons l’assurance que Christ est tout et en tous.
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Étroitement unis

Dans Éphésiens 4.16 et Colossiens 2.19, l’apôtre Paul décrit l’Église comme un corps. Christ est la tête et la nourriture circule dans le corps d’un membre à l’autre afin que tous les membres soient nourris. Les membres sont liés entre eux par des tendons qui permettent au corps de fonctionner de manière coordonnée selon la volonté de la tête. Tel est le plan de Dieu pour son corps, l’Église.

Je crains que l’œuvre missionnaire ne soit parfois confondue avec l’évangélisation. La prédication de l’évangile pour amener les pécheurs à Christ est l’évangélisation. Mais nous ne devons pas nous arrêter là. Une collection de convertis n’est pas un corps de croyants.

L’œuvre missionnaire, telle que décrite dans Matthieu 28:19, consiste à faire des disciples. Les nouveaux convertis doivent être formés à la vie de disciple, à la manière d’être tissés par l’amour afin de faire partie du corps actif d’une assemblée.

Une autre façon de dire cela est que l’évangélisation n’atteint pas son but si elle n’est pas suivie par la formation de disciples qui lient les croyants dans un corps qui dépeint activement la vérité de l’amour et du pouvoir rédempteur de notre Sauveur.

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Des adolescents pour Jésus

J’entends des rumeurs ces derniers mois d’un nouveau mouvement Jesus People, surtout en France. Des adolescents, surtout des adolescentes, font des remous sur Internet avec leur enthousiasme pour la voie de Jésus-Christ. Certains publient des photos d’elles-mêmes portant un voile de prière, d’autres parlent de prier avant un repas au restaurant. Ils ne sont pas unanimes dans leurs croyances et leurs pratiques, mais l’enthousiasme est évident.

Il y a toujours eu des prophètes d’un monde meilleur à créer par la religion, la politique ou une action sociale quelconque. Avec le temps, ces promesses se fanent et pourrissent. Lorsqu’une personne est désillusionnée par les faux espoirs présentés par le monde, l’évangile de Jésus-Christ se présente comme toujours nouveau et rafraîchissant. Mais il doit s’agir du pur évangile, solidement fondé sur la Parole de Dieu et animé par le Saint-Esprit.

Cela réchauffe le cœur de ceux d’entre nous qui sont âgés de voir des jeunes choisir le chemin de Jésus-Christ. Nous voulons les aider, mais ces jeunes ont besoin de plus de notre part que de nos applaudissements. Ils ont besoin de mentors. Ces jeunes vont rencontrer tant d’enseignements confus et contradictoires, qui prétendent tous être la vraie voie. Ils ont besoin de guides spirituels, de personnes qui ont parcouru ce chemin suffisamment longtemps pour discerner la vérité de la demi-vérité. Des chrétiens matures qui sont des exemples de la voie de la sainteté, de l’humilité et de l’unité, plutôt que du pharisaïsme; qui savent que c’est un faux espoir de penser que le monde peut être changé du haut vers le bas. Le vrai changement commence toujours par le bas.

Par-dessus tout, «n’éteignez pas l’Esprit» (1 Thessaloniciens 5.19). L’enthousiasme ne doit pas être supprimé, il doit être guidé sur le bon chemin.

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