[Je présente ici les premières lignes d’un écrit des Vaudois de la douzième siècle.]
Ô frères, entendez une noble leçon
Nous devrions souvent veiller et prier,
Car nous voyons le monde près de s’achever.
Nous devrions désirer faire de bons œuvres,
En voyant combien la fin du monde s’approche.
Déjà mille et cent ans sont accomplis
Depuis qu’il était écrit : nous sommes dans les derniers temps
Nous ne devrions pas convoiter, il y a peu de temps qui reste.
Les signes s’accomplissent chaque jour,
En l’accroissement du mal et la diminution du bien.
Ce sont les périls desquels parlent les Écritures
Dans les Évangiles et les lettres de Paul,
Qu’aucun homme peut connaître la fin.
Nous devrions craindre, car ce n’est pas certain
Si nous périrons aujourd’hui ou demain.
Mais quand vient le jour du jugement
Chacun recevra sa pleine récompense.
Selon qu’il aurait fait le mal ou le bien.
L’Écriture dit, et nous devrions la croire,
Que tous les hommes partiront par deux chemins,
Les bons iront au gloire, les félons au tourment.
Que celui qui ne croit pas ce départ
Recherche les Écritures dès la commencement
Depuis qu’Adam a été formé jusqu’au temps présent.
Là il trouvera, s’il a de l’entendement,
Que peu sont sauvés de tout l’humanité.
— à suivre —