En Jésus-Christ est aussi rapporté la figure de Samson, lequel a été un Nazarien du Seigneur dès la ventre de sa mère, et un juge en Israël. Il a pris une fille des Philistins, laquelle chose son père et sa mère n’entendaient pas être fait par le Seigneur.
Il déchira le lion comme un chevreau ; il tua mille hommes Philistins avec une mâchoire d’âne ; il mit les portes de Gaza sur les épaules et les porta sur la montagne de Hebron. Il a aussi aimé plusieurs autres femmes païennes et étrangères et pour l’amour d’elles a perdu sa force. Étant tombé entre les mains des ennemis qui lui ont crevé les yeux et se sont moqués de lui, jusques à ce que ses cheveux ont crûs encore et qu’il a reçu nouvelle force.
Et quand les princes des Philistins furent rassemblés pour sacrifier à leur dieu Dagon, se réjouissant de ce que Samson, leur ennemi, était prisonnier, ils le firent venir pour jouer devant eux. Alors il prit les colonnes sur lesquelles la maison se soutenait, l’un de la main droit et l’autre de la gauche et s’inclinait de toute sa force, tellement que la maison tomba. Par ce moyen furent beaucoup plus tués en sa mort qu’il n’avait tuée en sa vie.
Tout cela est spirituellement accompli en Jésus-Christ, car il est le vrai Nazarien, le saint fils du Souverain, le vrai juge sur l’Israël de Dieu, qui a pris en amour les païens et gentils et a fait d’eux une église par la prédication de l’évangile. Cette chose les juifs n’ont pu entendre et comprendre comme étant pourvu et ordonné par le Seigneur.
Le lion, c’est l’adversaire des chrétiens, à savoir le diable, lequel il a vaincu et de laquelle victoire est sortie tout le douceur, grâce et divine consolation pour les âmes. Avec la mâchoire d’un âne, c’est à dire par ses apôtres, gens ignorants et méprisés par le monde, il a défait les incirconcis de cœur, les sages du monde, les scribes et les ennemis de l’évangile. De cette simple parole de la croix, laquelle est tenue par plusieurs pour folie, le Seigneur donne les eaux vives du Saint Esprit, par la foi, pour le réconfort des âmes altérés à tous vrais adorateurs.
De plus, il a rompu les portes de l’enfer, emmené captifs une grande multitude de prisonniers. Il a porté les péchés du monde sur la croix avec son corps, il a dépouillé sa forme divine et sa clarté éternelle, s’anéantissent soi-même pour l’amour qu’il avait pour nous, qui étions les païens et gentils marchant en toute idolâtrie. Par l’ordonnance de Dieu son Père et pour notre salut il est tombé entre les mains de ses ennemis, les princes Philistins, à savoir Anne et Caïphe avec les Pharisiens et l’assemblée des Juifs. Ils l’ont mis en prison, l’ont diffamé, se moquant de lui et se réjouissant de ses souffrances.
Toutefois, c’est le Seigneur Jésus-Christ, le fidèle Sauveur, qui s’est vengé de ses ennemis, les ayant vaincus par sa souffrance de mort, ayant ôte la puissance du diable et englouti la mort, acquérant pour nous la vie et le salut éternel, rendant la mort morte et ayant la victoire sur l’enfer. Mais les Juifs n’ont pas voulu qu’il régnât sur eux, en raison de quoi il les a châtiés et mis leur ville en ruines.
excerpté de la Restitution Spirituelle, par Theodore Philippe, version français de 1626