Pour ce qui regarde de la vengeance ou le pouvoir de résister à ses ennemis avec l’épée, nous croyons et nous confessons que le Seigneur Jésus a défendu et interdit toute vengeance et toutes représailles à ses disciples et à ses imitateurs, et que par contre il leur a ordonné et commandé de ne rendre à personne mal pour mal, ni outrage pour outrage, et de mettre l’épée dans son fourreau, ou, comme ont dit les prophètes, de faire des épées des hoyaux pour labourer la terre. De là nous comprenons que pour suivre son exemple, sa doctrine et sa vie, il ne nous est permis d’offenser personne, ni de la faire de la peine ou du tort ; mais qu’il nous convient plutôt de chercher à procurer tout le bien possible et le bonheur de tous les hommes, et que, lorsque la nécessite le demande, nous sommes obligés de fuir d’une ville ou d’un pays dans une autre, de souffrir l’enlèvement de nos biens, mais de n’offenser personne, et lorsqu’on est battu sur une joue, de présenter plutôt l’autre joue, que de venger soi-même ou de rendre des coups. Que nous devons, d’ailleurs, prier pour nos ennemis, lorsqu’ils ont faim ou soif, leur donner à manger et à boire, les surmonter par les bienfaits et fermer ainsi la bouche de l’ignorance. Enfin que nous sommes obligés de faire du bien, et de nous rendre approuvés à toute conscience des hommes, et que selon la loi de Christ nous ne devons faire à personne que ce que nous voudrions que nous fût fait à nous-mêmes.
- extrait d’une confession de foi Mennonite de l’an 1623, traduction française de1862