Cela fait 50 ans que le mouvement des Jesus people a commencé en Californie. Cela suivait de très près le Summer of Love, cette brève période au cours de laquelle des jeunes désillusionnés croyaient avoir trouvé la remède à tous les problèmes du monde. « All you need is love » par les Beatles était leur thème. Ils se sont réunis à San Francisco, vêtus de vêtements tye-dye, des fleurs dans leurs cheveux, fumant de la marijuana et avalant le LSD, jouant des guitares et aimant tout le monde. C’était le début d’une nouvelle ère de paix et d’amour.
Mais non, cela n’a pas duré très longtemps. Beaucoup de filles ont découvert qu’elles étaient enceintes sans aucun soutien. Il y a eu une explosion des MST, l’argent s’est épuisé, quelques-uns ont eu l’esprit stupéfie en permanence, et l’amour a commencé à se déchirer.
Au milieu de cette déception, certains ont découvert Jésus et l’ont trouvé d’être ce qu’ils cherchaient depuis le début. Soudain, il y avait des jeunes partout qui ressemblaient toujours à des hippies, mais avec les Bibles dans leurs mains et prêts à parler de Jésus à qui que ce soit. Et ils étaient sérieux, la Bible avait les réponses à la vie, le péché était réel et il fallait s’en repentir. C’est ainsi qu’ils ont trouvé un véritable amour pour tout le monde autour d’eux.
Le mouvement s’est répandu comme une traînée de poudre. En 1970, un jeune homme rebelle, originaire d’une petite ville du Manitoba, a trouvé Jésus dans les rues de Vancouver. Par la suite, il devient inquiet de ce qu’il avait fait chez lui, d’actes de vandalisme, le vol d’essence dans les cours des agriculteurs et le manque de respect pour ses parents et ses aînés. Ses nouveaux amis du Jesus people lui ont dit qu’il devait retourner chez lui et rectifier les choses. Donc, il l’a fait.
Alors qu’il traversait la communauté en confessant les torts qu’il avait commis et en s’efforçant de les rétablir, tout en parlant de sa nouvelle foi en Jésus, cela avait fait beaucoup de bruit. Il était de retour à l’église où il avait grandi et d’autres jeunes ont commencé à trouver Jésus et à réparer les torts qu’ils avaient causés.
Le pasteur a salué cet enthousiasme pour la vérité évangélique et a fait de son mieux pour l’encourager. Il a fait des études bibliques avec les jeunes et ceux-ci ont commencé à organiser des cafés mercredi soir en ville, ouverts aux jeunes de près ou de loin, où ils ont chanté les chansons qui sortaient du mouvement des Jesus people et ont partagé leurs témoignages.
Je suis né de nouveau au printemps 1970 et je me suis marié cet été. À l’été 1971, mon épouse et moi avons commencé à fréquenter cette église. Nous étions enthousiasmés par l’amour de Jésus et de la Bible manifesté par ces jeunes et par les changements réels qui se produisent dans leurs vies. J’étais un peu plus âgé, mais aussi un nouveau croyant et je ressentais des âmes sœurs dans la plupart d’entre eux.
Il y avait juste un petit doute. Pas à propos du mouvement dans son ensemble, mais à propos de quelques-uns qui ont semblé suivre le mouvement simplement parce que c’était la chose la plus populaire à ce moment, pas parce qu’ils avaient une foi personnelle authentique. Le pasteur ne semblait pas capable de discerner la différence. Rien qui n’aurait pu être corrigé avec l’aide de chrétiens plus âgés et plus expérimentés.
Au lieu de cela, l’assemblée a limogé le pasteur. L’enthousiasme de la jeunesse leur faisait trop peur. Le pasteur s’est rendu dans une église située à quelques kilomètres de là. Les jeunes ont suivi et nous aussi. Le manque de discernement est devenu plus évident.
Je ne doute pas que le mouvement du Jesus people dans son ensemble était une véritable œuvre du Saint-Esprit. Mais les églises n’étaient malheureusement pas préparées pour accueillir et guider les nouveaux croyants. Certains étaient consternés, certains étaient prêts à accepter tout le monde sans discernement. Un nombre incalculable de personnes ont vraiment rencontré Jésus par le biais de ce mouvement. Certaines ont fait naufrage, mais la majorité a continué à vivre une vie chrétienne sanctifiée.
Les églises aujourd’hui sont de retour là où elles étaient il y a 50 ans. Les jeunes sont désillusionnés, laissant les églises en masse pour chercher leur épanouissement ailleurs. Est-il possible que l’histoire se répète ? Pourquoi est-il si difficile de transmettre la foi d’une génération à l’autre ?
Jésus a fait deux déclarations qui semblent contradictoires, mais ne le sont pas vraiment. Dans Luc 9.49-50, nous lisons : « Jean prit la parole, et dit : Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom ; et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. Ne l’en empêche pas, lui répondit Jésus, car qui n’est pas contre nous est pour nous. » Évidemment, Jésus n’a aucun problème avec des personnes extérieures à son cercle immédiat qui travaillent en son nom. Alors nous ne devrions pas non plus.
Mais un peu plus tard, il a dit : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse » (Luc 11.23). L’image de l’église dans le Nouveau Testament est d’un corps fonctionnel dont Jésus est la tête. Les parties de corps éparpillés, chacune interprétant les instructions venant de la tête selon sa propre compréhension, ne peuvent pas être l’église.
Le baptême immédiat de tous ceux qui professaient la foi en Jésus était une faiblesse fondamentale parmi les Jesus people, conduisant à la fragmentation du mouvement. Selon le modèle du Nouveau Testament, il est nécessaire d’enseigner aux nouveaux croyants avant leur baptême, afin de s’assurer qu’ils ont véritablement rencontré Jésus et qu’ils suivent la direction du Saint-Esprit.
Dans les églises anabaptistes, les nouveaux croyants doivent raconter leur expérience à l’assemblée de croyants. Lorsque l’assemblée peut dire « Oui, nous croyons que cette personne a vraiment rencontré le Seigneur et que nous avons vu la preuve qu’elle marchait avec lui tous les jours », alors le baptême signifie quelque chose. L’acceptation et le soin des croyants sont essentiels au maintien d’une foi et d’une vie chrétiennes authentiques.
Une étude canadienne récente montre que les jeunes sont plus enclins à conserver leur foi après leur départ de la maison s’ils ont eu une relation significative avec des croyants adultes autres que leurs parents. Où est-ce possible, sinon dans une assemblée de vrais croyants ?