Les premiers explorateurs et colons de la Nouvelle-France appartenaient en grande partie à la religion protestante. Néanmoins, le pouvoir de l’Église catholique romaine en France était tel qu’à terme, il a été possible d’empêcher une nouvelle émigration de protestants en Nouvelle-France et l’envoi de pasteurs protestants. Ainsi, depuis plusieurs centaines d’années, la plupart des Québécois considèrent le catholicisme comme faisant partie de leur identité.
Pendant plusieurs siècles, l’Église catholique romaine s’est proclamée l’unique défenseur de la langue française au Québec, affirmant que si quelqu’un quittait cette foi, il abandonnerait également la langue française. C’était essentiellement une prophétie auto-réalisatrice, car l’Église contrôlait les écoles, les hôpitaux et avertissait ses membres de ne pas employer un protestant ni de faire des emplettes chez une commerce détenu par une protestante.
Les choses ont changé ; on retrouve maintenant au Québec une représentation de presque toutes les dénominations connues dans le reste du Canada, y compris l’Église de Dieu en Christ, mennonite. Néanmoins, même au 21e siècle, la plupart des Québécois considèrent que les autres confessions chrétiennes sont étrangères, même si seulement 6 % de ceux qui s’identifient comme catholiques assistent régulièrement à des offices dans cette église.
Ceci, dans un microcosme, illustre le dilemme de partager l’évangile avec le monde francophone. Le français est parlé et enseigné sur tous les continents et pratiquement tous les pays. On rapporte qu’à l’heure actuelle 100 millions de personnes sont en train d’apprendre le français. Il est souvent fait état d’un réveil évangélique en France et les églises évangéliques se développent rapidement dans de nombreux pays francophones d’Afrique.
Mais le protestantisme évangélique n’est pas la foi une fois transmise aux saints. Cela peut sembler une affirmation scandaleuse, mais il y a des raisons de penser que le protestantisme est à l’origine une version diluée de la foi anabaptiste, promue par ceux qui craignent la persécution et se sont donc faites des compromises avec les autorités civiles.
Nous souhaitons partager la vieille foi sans mélange avec les habitants du monde francophone. Pour ce faire, nous devrons surmonter leur préjugé inhérent, à savoir qu’il s’agit d’une invention récente des Nord-Américains anglophones.
Nous devons éviter de donner l’impression que les gens doivent apprendre l’anglais pour bien comprendre notre foi et que les seuls documents-source fiables sont écrits en anglais. Pour ceux d’entre nous dont la langue maternelle est l’anglais, nous pouvons facilement donner cette impression sans même nous rendre compte que nous le faisons.
Il y a 900 ans des anabaptistes existent déjà dans le sud de la France et dans les vallées des Alpes. Ils étaient appelés Albigeois et Vaudois. Nous avons des écrits de cette période qui enseignent la même foi que celle que nous tenons aujourd’hui. J’ai publié certains d’entre eux sur ce blogue. Je pense que nous devrions nous familiariser avec cet héritage et le rendre disponible aux autres dans le monde francophone.
En outre, certains des premiers dirigeants mennonites des pays bas parlaient le néerlandais et le français, tels que Théodore Philippe, Jacques Le Chandelier, Jacques d’Auchy et d’autres. Un livre de leurs écrits était publié en français en l’an 1626. Le livre a besoin d’être mis à jour dans une langue plus accessible aux lecteurs d’aujourd’hui, mais cela semble aussi être une ressource précieuse pour montrer l’antiquité de notre foi.
À présent, l’Église de Dieu en Christ, mennonite a des assemblées en trois pays francophone africains et des missions en trois autres pays. Il y a aussi des membres francophone en Haïti et au Québec. Mais cela est très peu dans le grand monde francophone. L’Église publie un grand nombre de traités évangéliques et ils sont distribués presque partout dans le monde francophone. Voir Société évangélique des Bibles et de traités sur le côté de ce blogue.
L’Église a aussi publié quelques livres et livrets et j’espère que nous puissions ajouter d’autres aussi vite que possible, ce qui doit inclure quelque chose pour les enfants. Ici encore, je ne crois pas que les livres écrits pour les enfants d’Amérique du Nord sont nécessairement bien adaptés pour les enfants Européens et Africains.
Il y a un autre aspect de ma vision pour la diffusion du message de l’évangile en français. Beaucoup des langues du monde sont des langues qui servent comme des soutiens d’une identité ethnique ou tribale. Le français est une langue qui sert comme pont entre tous les ethnies. Grand nombre de gens l’apprenne comme langue seconde pour cette raison. Il y a 750,000 gens qui parlent français dans l’Ouest du Canada. On dit qu’il y a onze millions aux États-Unis qui parlent français, autant qu’au Canada. Y a-t-il meilleure moyen de mettre l’évangile à leur portée que par l’internet?