Quels livres sont saufs pour les enfants à lire ? Certains parents chrétiens ne fournissent que des livres qui parlent des gens gentils qui font de bonnes choses et tout se passe bien pour eux. Est-ce réaliste ? Les enfants savent qu’il y a du mal dans le monde. Il y a des choses effrayantes, des choses arrivent qu’ils ne comprennent pas.
D’autres parents chrétiens croient que tout livre qui finit bien est bon pour leurs enfants à lire. Même des livres où la sorcellerie est utilisée pour atteindre cette fin heureuse. La fin justifie les moyens – est-ce vrai ?
La Bible promet une fin heureuse seulement aux personnes qui utilisent des moyens chrétiens. Le mal ne peut être vaincu que par le bien ; dans ce sens, les moyens sont la fin. Nous ne pouvons pas vivre une vie chrétienne victorieuse en utilisant les outils et les méthodes de l’ennemi. Les livres qui soulignent ce principe peuvent aider à développer la compréhension spirituelle.
Au XVIIe siècle en France, Jean de La Fontaine a repris d’anciennes fables, dont beaucoup d’Ésope, pour les transformer en charmants vers avec une pointe d’humour et un enseignement moral clair. Les fables de La Fontaine faisaient autrefois partie du programme scolaire dans tous les pays francophones. Je crains que leur enseignement moral ne soit maintenant considéré comme démodé.
À la même époque, Charles Perrault a collectionné et réécrit de vieux contes folkloriques et en a crée d’autres, tous dotés d’un enseignement moral clair. Près de 120 ans plus tard, les frères Grimm en Allemagne ont inclus certains de ces contes dans leurs livres de contes de fées, laissant de côté leurs enseignements moraux.
Le récit de Perrault, La Belle au Bois Dormant, est beaucoup plus macabre que la Belle au bois dormant que j’ai lu dans mon enfance. En fin de compte, les enfants innocents sont sauvés par le retour de leur père et la femme perverse qui voulait les dévorer a eu une fin horrible. Il n’y a rien ici qui permette aux enfants d’excuser le mal avec l’idée que la pauvre femme a été mal comprise. Elle était complètement méchante et leur père était pur et bon.
L’un des récits de Perrault n’a pas de fin heureuse. Au Petit Chaperon Rouge, quand la jeune femme se couche avec le loup c’était la fin pour elle. Perrault a écrit : « Il existe un type [de loup] avec une disposition convenable – ni bruyant, ni haineux, ni en colère, mais apprivoisé, obligeant et gentil, suivant les jeunes filles dans les rues, jusque dans leurs maisons. Hélas ! Qui ne sait pas que ces doux loups sont de toutes ces créatures les plus dangereuses ! » Cette leçon est perdue lorsque le petit chaperon rouge s’échappe indemne du loup. Malheureusement, il est difficile de trouver une exemplaire des contes de Perrault qui n’ait pas été Disneyfiée, même en français. Ne vous attendez pas à des enseignements moraux clairs de cette source.
Au XXe siècle, des écrivains britanniques ont créé plusieurs séries de romans de fantaisie chrétiens. Je pense en particulier aux Chroniques de Narnia de C.S. Lewis, des livres Princesse et Curdie de George MacDonald et de Le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien.
Je connais des parents chrétiens qui ne permettront pas à leurs enfants de lire de tels livres, car ils décrivent des mondes fantastiques, des créatures fantastiques et des événements fantastiques. Pourtant, dans ces livres, le mal est toujours le mal et les gens de bien n’utilisent pas de mauvais moyens pour accomplir le bien. Je suis d’avis qu’il est préférable que les enfants lisent des livres où le mal existe et est vaincu par le bien que de lire des livres où le mal ne semble pas exister du tout. N’est-ce pas un fantasme même plus dangereux ?