Le piétisme comme mouvement a commencé au sein de l’Église luthérienne vers l’an 1600. Les piétistes ont insisté sur la nouvelle naissance, la vie spirituelle intérieure du cœur et une vie morale pure. Il y avait des piétistes ici et là auparavant, mais ce fut le début d’un mouvement distinctif et dynamique. L’influence des piétistes allemands a grandi et s’est étendue au-delà de l’Église luthérienne pour devenir l’influence principale sur le christianisme évangélique moderne.
À première vue, le piétisme peut ressembler beaucoup à la foi anabaptiste / mennonite. Pourtant, le piétisme représente un compromis avec le monde dans trois manières.
Christianisme sans la croix
Les piétistes restaient membres de l’église luthérienne d’État pour éviter la persécution ; ils faisaient baptiser leurs bébés, assistaient à des cultes et participaient à la Sainte Cène luthérienne. Ils se sont rencontrés en privé afin de partager leurs expériences et de s’encourager mutuellement. Ils étaient connus comme die Stillen im Lande (des gens tranquilles du pays).
Au cours de l’histoire, les anabaptistes et les mennonites ont emprunté le chemin de la croix, en évitant tout compromis avec des religions corrompues. Autant que possible, ils ont vécu une vie tranquille et paisible, mais leur refus de faire semblant de se conformer aux religions majoritaires oppressives leur a souvent valu la persécution.
Pierre de Bruys au XIIe siècle et Menno Simons au XVIe siècle furent d’abord prêtres de l’Église catholique romaine. Une fois spirituellement éclairés, ils ont abandonné cette église, l’ont appelée Antéchrist, et sont devenus d’ardent évangélistes d’un christianisme pur, non souillés par les pratiques non scripturales de leur ancienne religion. Au temps de Menno, les persécuteurs comprenaient également les luthériens et les églises réformées.
Les anabaptistes et les mennonites ont pris très au sérieux l’avertissement de Paul dans Éphésiens 5:11 – Et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. Ils croyaient que Jésus voulait dire exactement ce qu’il avait dit dans Luc 9:23 – Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive.
Amitié sans fraternité
Les premiers piétistes étaient des membres de l’Église luthérienne qui se réunissaient de manière privée sans organisation formelle. Ils avaient une foi individualiste, chacun croyant pouvoir adorer Dieu seul, appréciant la communion de croyants qui partageaient les mêmes idées, mais n’ayant pas besoin des restrictions d’un corps organisé.
Les anabaptistes et les mennonites ne considéraient pas leur église comme une entité restrictive, mais comme un réseau de soutien indispensable pour les aider à grandir dans la foi et à maintenir leur pureté spirituelle. Ils étaient une fraternité ; leurs chefs étaient des frères, pas des seigneurs. Ils ont vu l’église telle qu’elle est décrite dans le Nouveau Testament : un corps dont Christ est la tête et chaque membre est nécessaire pour que le corps fonctionne efficacement.
1 Peter 5 : 5 – De même, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d’humilité ; car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles.
Conversion sans devenir disciple
Les piétistes et les anabaptistes se sont tous deux efforcés d’annoncer l’évangile à ceux qui n’ont pas une connaissance personnelle du Sauveur. Les piétistes, cependant, font de la nouvelle naissance le point central de leur évangélisation. Certes, il y a de la joie au ciel pour un pécheur qui se repent. Mais est-ce suffisant ? Pour les piétistes, cela semble être le point final de l’évangélisation.
Pour les anabaptistes et les mennonites, c’est le point de départ. La Grande Mission dit : Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Matthieu 28 : 19-20.
Les pécheurs doivent non seulement se repentir et se convertir, mais aussi apprendre à vivre en chrétien. Colossiens 2 : 6 – Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui. Il est vrai que c’est le Saint-Esprit qui nous enseigne à marcher avec Christ, mais cela se fait mieux en compagnie d’autres croyants qui aideront, encourageront, enseigneront et corrigeront. En d’autres termes, on ne devrait pas abandonner les nouveaux croyants à trébucher en partie dans la lumière et en partie dans l’obscurité, mais il faut les offrir le soutien dont ils ont besoin pour devenir la personne que Christ veut qu’ils soient.
Cela ne signifie pas vivre selon les règles : cela ne conduit pas à une croissance spirituelle. Mais il existe des dangers spirituels et des ressources spirituelles que les croyants matures connaissent et que les nouveaux croyants ignorent souvent. Galates 5:13 – Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres.