La Bible démontre encore et encore combien il est futile pour quelqu’un de penser qu’il est capable de comprendre et de décider par lui-même comment mener une vie heureuse et réussie. Mais nous continuons d’essayer.
Il y a quatre siècles, René Descartes a élevé cette propension humaine à un système de croyance philosophique qui dit qu’une personne peut découvrir tout ce qu’elle a besoin de savoir par sa propre capacité de raisonnement, à commencer par le concept simple, cogito, ergo sum (je pense, donc je suis). Cette philosophie s’est lentement répandue dans la pensée occidentale et c’est maintenant le fondement de notre pensée que la tradition et les principes historiques sont une forme d’esclavage. Nous ne devons accepter aucune croyance ou autorité qui ne vient pas de notre propre esprit.
Nous, les chrétiens, ne sommes pas meilleurs. Trop souvent, nous connaissons juste assez de la Bible pour choisir les parties qui nous autorisent à vivre comme nous voulons vivre. Nous ne voulons accepter aucune autorité qui vient de l’extérieur de nous-mêmes. Nous pensons qu’être chrétien nous rend meilleurs que les autres, et nous sommes dédaigneux envers ceux qui nous regardent et qui ne nous voient pas de cette façon.
Revenons au début. Nous sommes faits de terre, il n’y a rien de bon en nous. Nous pensons à David, Jérémie et Paul comme de grands hommes de Dieu, mais écoutons comment ils se voyaient: « tout homme debout sur la terre n’est que vanité » (David, dans Psaume 39.6) ; « Éternel ! je sais que la voie de l’homme ne dépend pas de lui, et qu’il n’est pas au pouvoir l’homme qui marche, à bien diriger ses pas » (Jérémie 10.23) ; « Car je sais que le bien n’habite point en moi, c’est-à-dire dans ma chair » (Paul, dans Romains 7.18).
Jésus a dit : « Personne n’est bon, sauf Dieu seul » (Marc 10.8). Par conséquent, s’il doit y avoir quelque chose de bon en nous, il faut qu’elle vienne de Dieu. C’est pourquoi il nous a donné le Saint-Esprit, non pas pour nous rendre parfaits, non pas pour nous faire sentir bien, non pas pour nous exalter au-dessus des autres, mais pour nous permettre de devenir ce qu’il a prévu que nous pouvons être, afin que nous puissions être une témoignage de sa bonté.
L’apôtre Paul n’a pas été doux envers nos sentiments d’estime de soi : « Or, par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun d’entre vous, de n’avoir pas de lui-même une plus houte opinion qu’il ne doit, mais d’avoir des sentiments modestes, selon la mesure de la foi que Dieu a départie à chacun »(Romains 12.3). « Car si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne sit rien, il séduit lui-même » (Galates 6.3).
Croyez-le ou non, c’est la recette d’une vie utile et heureuse. Les anciennes méthodes, les anciens enseignements, le respect de nos aînés et des autorités, nous permettent de développer notre capacité à servir les autres. Nous n’avons pas besoin de nous battre la tête contre le mur en essayant de faire accepter aux autres notre vision de la réalité. Le contentement et la paix intérieure viennent de l’acceptation de la vision révélée de la réalité par Dieu et de la recherche de l’approbation de Dieu.