Un de nos ministres s’est rendu en Côte d’Ivoire et a été invité à prêcher le sermon lors d’un culte dominical. Il parlait en anglais, le missionnaire traduisait en français et un frère local traduisait dans la langue locale. Quelqu’un pourrait demander : « Pourquoi le missionnaire n’a-t-il pas appris la langue locale ? » La réponse à cette question est une autre question : « Laquelle ? » Il existe une centaine de langues tribales en Côte d’Ivoire.
De nombreuses langues du monde servent à identifier un groupe de personnes d’héritage commun et à les distinguer des autres groupes tribaux. Imaginez essayer de diriger un gouvernement, un système juridique, un système scolaire, un système médical, une force de police, une armée, en utilisant 100 langues différentes. Ces langues servent de barrières, de murs en fait, autour des groupes tribaux individuels.
Une autre langue est nécessaire pour servir de pont pour relier tous ces groupes tribaux et permettre l’administration unifiée du pays et de toutes ses fonctions. C’est là qu’intervient le français. Beaucoup de gens peuvent encore parler leur langue tribale, mais ce n’est probablement qu’une langue orale. Pour les affaires et à bien d’autres fins, l’utilité du français comme langue nationale est devenue de plus en plus évidente. Non seulement au sein de la Côte d’Ivoire, mais aussi dans leurs relations avec d’autres pays et pour la possibilité d’accéder à toutes les ressources disponibles en langue française.
Il y a 75 millions de personnes dans le monde qui ont le français comme langue maternelle. Si on s’arrête là, le français ne semble pas être une langue très importante. Mais si l’on considère le français comme une langue de pont, une langue que les gens utilisent quotidiennement, ce nombre est beaucoup plus élevé, probablement environ quatre fois plus élevé. Et ce nombre augmente rapidement. On estime que 100 à 125 millions de personnes apprennent le français et qu’en 2050 le nombre de francophones dans le monde atteindra 500 millions. Certains disent 600 ou 700 millions.
L’anglais et le français sont les deux seules langues parlées sur tous les continents et par au moins quelques personnes dans tous les pays du monde. Il existe d’autres langues parlées par un grand nombre de personnes, mais ils ne servent pas de ponts entre les personnes d’origine ethnique différente. Le swahili sert de langue de pont dans certaines parties de l’Afrique de l’Est, mais n’est pas particulièrement utile en Europe ou en Amérique du Nord.
Sur la scène locale, 6 000 enfants à Saskatoon, notre ville la plus proche, reçoivent leur éducation en français. Certains sont issus de familles francophones et fréquentent une école française, la plupart fréquentent des écoles d’immersion française. Parmi ceux-ci se trouvent de nombreux nouveaux Canadiens d’origine asiatique et hispanique.
Que lisent tous ces gens ? Il existe une abondance d’informations et de divertissements disponibles en français, mais l’offre de documentation qui dépeint une foi anabaptiste-mennonite authentique est limitée. C’est la raison de l’existence et de l’activité du comité de rédaction français de l’Église de Dieu en Christ, mennonite, dont je suis membre.