Il y a une famine dans les campagnes

Les églises des régions rurales et des petites villes du Canada disparaissent rapidement. La ville où j’ai grandi comptait autrefois cinq églises. Il n’en reste que deux, et ce sont les églises où l’on a le moins de chances d’entendre des prédications fondées sur la Bible. Les petites villes voisines n’ont pas d’églises du tout.

C’est plus qu’une curiosité démographique. Cela signifie que dans des pans entiers de notre nation, les gens sont privés d’un lieu facilement accessible pour entendre prêcher la Parole de Dieu. Autrefois, beaucoup de gens considéraient l’église comme une nécessité. Les familles économisaient et donnaient de leur temps et de leur travail pour s’offrir un lieu de culte.

Quelle est la cause de ce déclin? Une partie du problème est le coût d’un pasteur. Offrir un logement convenable et un salaire décent à un pasteur et à sa famille représentait de loin la plus grande partie des dépenses de la plupart des églises des petites villes. Certaines dénominations ont essayé de répartir les coûts en ayant un ministre pour des assemblées dans trois ou quatre villes. Les petites assemblées ont disparu les unes après les autres. Les assemblées des petites villes ont fusionné avec une assemblée d’une plus grande ville. Beaucoup de gens trouvent que c’est trop loin pour conduire et maintenant beaucoup d’assemblées dans les grandes villes sont en difficulté.

Les ministres ne veulent pas rester longtemps dans une église où ils sont faiblement rémunérés; les paroissiens sont découragés par le roulement constant des ministres. Certains ministres sont jeunes et ont du mal à établir un rapport avec des paroissiens plus âgés qu’eux. D’autres ont appris de nouvelles idées dans les écoles bibliques et les séminaires qui ne trouvent pas d’écho auprès de leurs paroissiens de petite ville. Les vérités bibliques démodées et les vieux hymnes sont mis de côté au profit d’enseignements et de refrains censés être plus attrayants pour les jeunes. Rien de tout cela ne semble avoir fonctionné.

Le vrai problème est l’idée qu’une église ne peut survivre sans un ministre formé et salarié. Dans les Écritures, les croyants se réunissent pour adorer et s’édifier mutuellement. Dans un tel contexte, le Saint-Esprit donnera éventuellement des directives pour choisir des frères pour des rôles de direction.

Les qualités pour le dirigeant d’une église sont les suivantes : un homme irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement, ne soit pas adonné au vin, ni violent ni cupide; un homme qui dirige bien sa propre maison, qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; non pas un nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. De plus, il doit avoir une bonne réputation de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l’opprobre et dans les pièges du diable.

Ce ne sont pas des qualités que l’on peut apprendre dans une école biblique ou un séminaire. Ce sont des vertus qui sont mieux attestées par ceux qui connaissent bien la personne : les membres de sa propre assemblée. En outre, cette personne doit être appelée par Dieu et par l’assemblée, elle ne doit pas prendre sur elle la responsabilité du leadership.

Le Nouveau Testament donne des instructions pour apporter un soutien matériel à un responsable, mais pas pour en faire un employé de l’église. Le responsable doit être capable de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, mais l’assemblée doit l’aider lorsque les responsabilités du responsable exigent des déplacements ou des dépenses supplémentaires. L’apôtre Paul a travaillé comme fabricant de tentes, mais a accueilli des dons pendant les périodes où il était en prison.

Lorsque la simplicité du modèle du Nouveau Testament est ignorée, cela provoque des troubles. Un leader peut s’arroger la suprématie sur l’église et exiger la conformité à sa façon de penser. Les congrégations se divisent à cause de différences de personnalité ou de petites différences de pratique qui ne peuvent être conciliées. Des individus créent leurs propres églises. De petites assemblées ferment parce qu’elles estiment avoir besoin d’un pasteur qualifié, mais n’ont pas les moyens d’en payer un.

Il y a plus de deux cents assemblées de l’Église de Dieu en Christ, mennonite au Canada et aux États-Unis. La plupart sont situées dans des zones rurales. La plupart ont plusieurs ministres et diacres, mais on n’attend pas d’eux qu’ils dirigent tout; chaque membre a un rôle à jouer dans le fonctionnement de l’assemblée. De nouvelles assemblées se forment chaque année. Il ne s’agit pas d’une réalisation humaine, mais de l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie de chaque membre alors que nous construisons selon le modèle de foi et de communion du Nouveau Testament.

À propos de Bob Goodnough

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