Lundi soir, un homme avec un fusil est entré dans une mosquée de la ville de Québec et a commencé à tirer sur ceux qui étaient là pour prier. Une heure plus tard, deux étudiants universitaires étaient en garde à vue, Alexandre Bissonnette et Mohammed Belkhadir. Peu de temps après, la police a annoncé que seul M. Bissonnette était un suspect, M. Belkhadir était un témoin ; il a été libéré après plusieurs heures. M. Bissonnette est accusé de six chefs d’accusation de meurtre. Deux autres victimes restent dans un état critique à l’hôpital. Tous ont été touchés dans le dos.
M. Bissonnette n’appartenait pas à un groupe extrémiste. Il avait exprimé quelques pensées critiques envers les musulmans et d’autres, mais rien qui aurait sonné des alarmes sur ses intentions de procéder à des actions aussi drastiques. Il n’est pas un symptôme de quelque chose de terrible dans la société québécoise ou dans la société canadienne. Je ne sais pas ce qui peut être fait pour nous protéger d’un illuminé qui pense qu’il peut faire du monde un meilleur place en tuant quelques personnes.
M. Belkhadir a parlé aux médias après sa libération et a expliqué pourquoi il avait été arrêté. Il avait quitté la mosquée quand il a entendu des coups de feu et est rentré à l’intérieur. Il était en train de prodiguer des secours à l’un des blessés quand il a vu une arme qui le pointait. Pensant qu’il s’agissait du tireur, il a essayé de s’enfuir et a été rapidement appréhendé par la police. Il a dit qu’il comprenait parfaitement que la fuite l’avait fait paraître suspect, mais que la police l’avait bien traité et qu’il n’avait aucune rancune envers eux.
L’arme qui le pointait était dans la main d’un officier de police, et non du tireur. Je suis reconnaissant de vivre dans un pays où les policiers ne sont pas prêts à tirer au moindre alarme. L’arme n’a pas été tiré, M. Belkhadir est sorti vivant et indemne.
Les dirigeants gouvernementaux et les politiciens à travers le pays ont dit toutes les bonnes choses au sujet de leur tristesse qu’une telle chose pourrait se produire et leur compassion pour les victimes et tous ceux touchés par la fusillade.
Peut-être Philippe Couillard, premier ministre du Québec, l’a dit le meilleur : « Les paroles parlées sont importantes. Les paroles écrites sont importantes. » Il ne préconisait pas la censure, mais il nous exhortait à se renseigner avant de parler et à utiliser les paroles de bonté envers les autres. Il a terminé en disant : « Nous sommes tous québécois. Une fois que nous disons cela, alors nous parlons les uns aux autres. La prochaine fois que vous passerez devant quelqu’un de la communauté musulmane, pourquoi ne pas vous arrêter et dire bonjour ? »
Nous avons été testés par la haine montrée par un jeune homme. La réaction de tout le pays m’a donné l’assurance que la grande majorité des Canadiens sont des gens de compassion et non de haine.