Persécution des anabaptistes à Berne

SEPT CENTS PERSONNES OPPRIMÉES ET PERSÉCUTÉES À BERNE

Dans l’an 1671, il se produisit encore une persécution sévère contre les anabaptistes, dans ledit territoire de Berne ; cette persécution était si rigoureuse et si longue, qu’il semblait que les autorités n’abandonneraient pas, jusqu’à ce qu’elles aient complètement chassé ces gens de leur territoire ou les aient exterminés. En conséquence, il arriva aussi qu’environ sept cents personnes, petites et grandes, se virent obligées de quitter leur demeure, abandonnèrent leurs biens, et beaucoup d’entre elles, ainsi que leurs parents, avec leur patrie terrestre, et se rendirent avec les autres au Palatinat, dans l’espoir que le Seigneur l’ordonne, afin qu’ils y trouvent un lieu de résidence. Nous étions témoins oculaires de la façon dont cela s’est passé quand ils sont arrivés là-bas, et nous avons inspecté endroit sur endroit où ils étaient venus pour trouver des logements.

Cependant, comme nous, juste avant d’y aller, avions reçu, des personnes persécutées elles-mêmes, ainsi que d’autres personnes qui écrivaient en leur nom, et comme elles le leur disaient, plusieurs lettres qui indiquent clairement les circonstances et les conditions de cette persécution. Comme nous l’avions entendu de leurs propres lèvres, nous avons jugé utile d’insérer ici la même chose, afin que le lecteur chrétien, en les lisant, puisse s’imaginer qu’il entende le récit, non des témoins de l’oreille ou des yeux., mais même des personnes mêmes qui ont souffert ont dit la persécution. Les lettres se lisent comme suit

EXTRAIT DE LA PREMIÈRE LETTRE, DATÉE DU 7 AVRIL 1671, D’OBERSULTZEM

Quant à la demande des amis, concernant la situation de nos frères suisses dans la territoire de Berne, les faits sont qu’ils sont dans un état très triste, comme nous l’ont appris de la bouche des fugitifs qui sont arrivés ici, certains d’entre eux qui sont toujours dans ma maison. Ils disent qu’ils sont chassés tous les jours avec des gendarmes et, comme ils peuvent en avoir, emmenés prisonniers à la ville de Berne, de sorte qu’il y a environ quatre semaines, une quarantaine d’hommes et de femmes étaient en prison. Ils en ont aussi flagellé quelques-uns et les ont bannis du pays, dont l’un est arrivé ici. Ils ont également flagellé un ministre de la Parole, puis l’ont conduit hors du pays, en Bourgogne, où, quand ils sont arrivés là-bas, ils l’ont d’abord marqué d’un fer et l’ont laissé partir parmi les Wallons. Cependant, comme il ne pouvait parler à personne, il dut faire trois jours avec son corps brûlé, avant que ses blessures ne soient pansées et qu’il obtînt des rafraîchissements ; étant dans une telle condition, que quand ils l’ont déshabillé dans le but de panser ses blessures, le pus a coulé en bas sur son dos, comme un frère qui a aidé à panser la blessure m’a dit lui-même. Cet ami est arrivé en Alsace avec deux femmes et un homme, qui avait également été flagellé et banni. C’est pourquoi ils agissent très sévèrement, et, semble-t-il, n’abandonneront pas leur but, jusqu’à ce qu’ils aient complètement banni de leur pays et exterminé ce peuple inoffensif.

Il semble également que rien de plus ne peut être fait en faveur de ces frères persécutés ; car d’ailleurs les amis d’Amsterdam et d’ailleurs ont travaillé pendant plusieurs années à cet égard, de sorte que plusieurs lettres de recommandation favorables des seigneurs des Pays-Bas, comme en particulier de la ville d’Amsterdam, et aussi d’autres personnes de qualité, ont été envoyé là aux magistrats ; aussi, en l’année 1660, un Express nommé Adolf de Vreede, leur a été envoyé ; Cependant, il n’a pas beaucoup d’effet pour le bénéfice de nos amis là-bas. Par conséquent, je ne peux pas voir que les amis à l’heure actuelle seront capables d’effectuer n’importe quoi qui tendrait au soulagement de nos frères persécutés là. Nous devrons attendre avec patience la délivrance que le Seigneur, notre Dieu, sera heureux de leur accorder.

EXTRAIT DE LA DEUXIÈME LETTRE D’OBERSULTZEM, LE 23 MAI 1671

La persécution de nos amis continue aussi rigoureuse qu’auparavant, de sorte que nous sommes surpris, qu’ils ne font pas plus de vitesse à quitter le pays. De temps à autre, un ou deux descendent ; mais la plupart d’entre eux restent encore au-dessus de Strasbourg, en Alsace. Certains vont dans les bois et coupent du bois ; d’autres vont à la montagne et travaillent dans les vignes, dans l’espoir, comme il me semble, que la tranquillité sera bientôt rétablie, et qu’ils pourraient alors, avec plus de commodité, retourner dans leurs demeures abandonnées ; mais je crains que cela ne passera pas si vite, et qu’ils se trouveront grandement trompés dans leur espérance.

Les magistrats de Berne firent attacher à une chaîne six prisonniers, parmi lesquels un homme avec neuf enfants, et être vendus pour la mer, pour servir d’esclaves galères entre Milan et Malte ; mais quant à ce qu’ils se proposent de faire avec les autres prisonniers, ils ne peuvent pas vraiment être appris. Un des prisonniers, un vieil homme d’environ quatre-vingts ans, est mort en prison. Que le Seigneur les réconforte dans leur tristesse, et les fortifie dans leur faiblesse, afin qu’ils puissent supporter patiemment la croix, et s’efforcer fidèlement jusqu’à la fin, pour la vérité de l’Évangile, et ainsi être finalement rendu capable d’obtenir le salut et la couronne de vie promis. Amen.

  • traduit de Martyr’s Mirror, pages 1126 à 1127. À suivre

À propos de Bob Goodnough

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