Petr Chelcicky vivait en Bohème (aujourd’hui la république Tchèque) de 1390 à 1460. C’était le temps des guerres Hussites, lorsqu’il y avait trois idées de l’église chrétienne, chacun faisant la guerre contre les autres. Chelcicky se tenait à part de tous les trois, enseignant une vision d’une église pure, comme elle était au commencement.
Son livre le mieux connu est Le filet de la foi : la corruption de l’Église, causée par sa fusion et sa confusion avec le pouvoir temporel.
Le filet de la foi est la loi de Dieu, tissé par la fidélité des croyants fidèles à la vie disciplinée de l’église primitive. Ceux à l’intérieur du filet étaient censés être différents de ceux en dehors du filet.
« Le filet a été horriblement déchiré lorsque deux baleines y ont pénétré de force, à savoir le plus haut prêtre à domination royale à qui l’honneur est plus grand que celui de l’empereur et le second, l’empereur à domination païenne, aux offices païens et au pouvoir païen, qui s’en est glissé sous le couvert de la foi. »
Maintenant il n’était aucune différence entre ceux à l’intérieur du filet et ceux en dehors. Cette situation ne pouvait pas être résolu par les armes ni par l’usage de la force en aucun autre manière. Il proclamait par ses écrits l’ancienne doctrine vaudoise de l’église de croyants pure et paisible.
Petr Chelčický écrivait que les Bohémiens étaient comme des gens qui s’étaient rendus à une maison incendiée il y a de nombreuses années et qui essayaient de trouver les fondations. Les ruines étaient recouvertes de broussailles et détritus ; des gens ont découvert un coin et l’a prise pour la fondation et ont proclamé que c’était la voie à suivre. Un autre a trouvé un coin différent et l’a pris pour la fondation. Il serait bien mieux que tous sachent que l’ancienne fondation était perdue sous les ruines et qu’ils creuseraient ensemble, la rechercheraient et s’en inspireraient.
L’historien Ernest Denis écrivait au sujet de Petr Chelcicky et ceux qui ont suivi ses enseignements : « L’histoire ne connaît peut-être pas de spectacle plus touchant que celui de ses communautés qui marchent pendant les siècles la main dans la main sans une pensée de révolte ou une parole de colère…» Ernest Denis, Huss et la Guerre des Hussites, Paris : Leroux, 1930, p. 464.