Dans l’Ancien Testament, l’unité du culte était clairement le projet de Dieu. Ce culte devait être centré sur le temple de Jérusalem. Bien que Dieu ait prophétisé la division du royaume à cause du péché, son intention était qu’il s’agisse uniquement d’une division politique, et non d’une division spirituelle. Deux royaumes étaient acceptables, mais non pas deux églises. C’est pourquoi, lorsque Jéréboam a construit un second temple à Béthel et un autre à Dan, on l’a appelé pour toujours « Jéréboam, fils de Nebat, qui a fait pécher Israël ».
En est-il autrement à l’époque du Nouveau Testament ? Permettez-moi de commencer par une déclaration qui pourrait choquer certains lecteurs : presque toutes les mentions du temple de Dieu dans le Nouveau Testament ne font pas référence à des chrétiens individuels en tant que temples, mais au corps collectif des chrétiens en tant que l’église. Passons en revue les versets concernés, un par un.
Apocalypse 3.12 : Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu.
(La promesse est que la vainqueur sera une partie du temple, non pas le temple entier.)
1 Pierre 2.5-7 : Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ. Car il est dit dans l’Écriture : Voici, je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui croit en elle ne sera pas confus. Son honneur se montre donc pour vous qui croyez. Mais pour les incrédules, la pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle,
(Les croyants sont appelés des pierres vivantes qui sont construites ensemble en une maison spirituelle (temple) avec Jésus comme pierre angulaire.)
Éphésiens 2.19-22 : Ainsi donc, vous n’êtes donc plus des étrangers, mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu dans l’Esprit.
(Ceci est très similaire aux paroles de Pierre, les croyants sont la maison de Dieu construite sur le fondement des apôtres et des prophètes et Jésus la pierre angulaire pour devenir un temple saint.)
1 Corinthiens 3.9-11 : Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m’a été donnée, j’ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus. Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.
(Le temple est la construction de Dieu avec l’aide de vrais ministres de l’évangile, le fondement est Jésus-Christ.)
1 Corinthiens 3:16-17: Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est saint, et c’est ce que vous êtes.
(Vous est au pluriel, ces versets sont adressés aux chrétiens en tant qu’une groupe, ils sont un seul temple. Paul ne dit pas que vous êtes des temples de Dieu, ou que tu es le temple. Il n’y a qu’un seul temple en vue ici, donc souiller le temple ne fait pas référence aux péchés d’un individu qui souille son propre corps, mais plutôt ces péchés souillent le corps entier, le temple. Pensez à Acan, il pensait qu’il était inoffensif de prendre les choses qu’il faisait, personne ne le savait, cela ne dérangerait personne d’autre. Pourtant, l’armée de Dieu a été vaincue au combat à cause de son péché.)
2 Corinthiens 6.16 : Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : J’habiterai et je marcherai en eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.
(Encore une fois, nous est pluriel, mais il n’y a qu’un seul temple.)
1 Corinthiens 6.18-20 : Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commet est hors du corps ; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes ? Car vous avez été achetés à un certain prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.
(C’est le seul verset qui parle du corps d’un croyant individuel comme étant le temple de Dieu. Ce verset ne doit pas être considéré comme la clé pour comprendre les autres versets qui parlent sans équivoque du temple comme étant le corps collectif, l’église. Mais il faut d’abord être spirituellement vivant, une pierre vivante, pour être ajouté au temple saint. « Vous n’êtes pas les vôtres » — nous n’avons pas la liberté de penser indépendamment ou de penser que nous n’avons pas besoin de nos coreligionnaires.)
Citations de dirigeants anabaptistes/mennonites du passé :
« Car jus qu’il n’y avait qu’un seul Adam et une seule Ève ; un seul Noé et une seule arche, un seul Isaac et une seule Rebecca, il n’y a qu’une seule Église du Christ, qui est le corps, la cité, le temple, la maison et l’épouse du Christ, n’ayant qu’un seul Évangile, une seule foi, un seul baptême, une seule Cène et un seul service ; voyageant sur la même route et menant une vie pieuse et irréprochable, comme l’enseignent les Écritures. »
Menno Simons, 1539, Complete Writings, page 191
«Paul nous enseigne dans son épître aux Éphésiens, au sujet de la véritable Église, que le Christ s’est présentée à lui-même, qu’elle est glorieuse, sainte et sans tache ni ride ; qu’ils sont baptisés ensemble dans un seul Esprit, et dans un seul corps, dont la tête est le Christ, et qu’ils sont unis entre eux comme membres de son corps. Ceux-ci ont un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de nous tous, qui est par nous tous et en nous tous. C’est le véritable temple de Dieu, dans lequel habite l’Esprit de Dieu. Cette église, le Christ l’a achetée et rachetée par son sang.»
Claes de Praet, 1556, Martyrs Mirror, page 558