Nous sommes entrés dans ce monde en tant que bébés sans défense et nous étions totalement centrés sur nous-mêmes. Nous devions l’être. Nous avions besoin d’être nourris, nous avions besoin d’aide lorsque nous avions mal, nous avions besoin d’aide lorsque nous avions peur, mais nous ne pouvions nous procurer aucune de ces choses par nous-mêmes. Nous exprimions donc nos besoins et nos parents devaient comprendre ce qui nous faisait pleurer.
Avec le temps, nos parents ont commencé à nous faire comprendre que les autres avaient aussi des besoins et que nos besoins ne devaient pas toujours primer sur ceux des autres. C’est une leçon difficile et il semble que nous devions l’apprendre encore et encore, jour après jour. J’ai 80 ans et je suis chrétien depuis plus de 50 ans. Pourtant, je constate que l’égocentrisme reste ma réponse instinctive, mon réglage par défaut.
Néanmoins, parce que je suis chrétien, quelque chose d’autre a pris racine en moi qui, la plupart du temps du moins, m’empêche d’agir sur ces impulsions égocentriques. Cette autre chose, ou plutôt cette autre personne, c’est le Saint-Esprit. Il y a une petite voix intérieure qui me dit que suivre la voie égocentrique n’aboutira pas au bonheur, pas pour moi et certainement pas pour les personnes qui m’entourent.
Cette petite voix intérieure me dit aussi qu’il y a des choses que je devrais faire, des choses que je ne veux pas faire. Des choses qui se heurtent à ma nature égocentrique, parfois des choses que j’ai peur de faire par crainte de ce que les autres pourraient penser ou de la façon dont ils pourraient réagir. Pourtant, lorsque j’obéis aux incitations du Saint-Esprit et que je fais des choses que je n’ai jamais faites auparavant, et que je ne penserais même pas à faire sans ces incitations, je me sens bien, quelle que soit la façon dont les choses se passent.
C’est ainsi que le Dieu qui transcende ce monde physique commence à me transformer en quelqu’un que je ne pourrais jamais être en suivant ma nature égocentrique. C’est ainsi que je commence à comprendre qui je suis vraiment, la personne que Dieu voulait que je sois. Cela ne se traduit pas par l’acclamation du monde. «Car ce qui est élevé devant les hommes est une abomination devant Dieu.»
Mais cela se traduit par un profond sentiment de paix avec Dieu et un amour pour mon prochain qui ne dépend pas de la façon dont il me traite. Tout cela, plus l’espoir d’un avenir qui transcende ce monde actuel.