Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. (Évangile de Jean 17:15-17)
En tant que chrétiens, comment réussissons-nous à vivre selon cette prière de Jésus ? Faisons une petite pause pour y réfléchir.
Neville Chamberlain est rentré à Londres le 30 septembre 1938 après avoir rencontré Adolf Hitler à Munich. Il brandit un morceau de papier signé par les deux hommes, que Chamberlain proclame être une garantie de «paix pour notre temps». L’Allemagne a récemment annexé une partie de la Tchécoslovaquie, mais Hitler assure à Chamberlain que c’est l’étendue des ambitions territoriales allemandes. Moins d’un an plus tard, il envahit la Pologne, ce qui marque le début de la Seconde Guerre mondiale.
Des gens comme Hitler ne seront pas arrêtés par de beaux idéaux et des mots doux. Il faut des mots forts, soutenus par la capacité de provoquer une effusion de sang insupportable. Il n’incombe pas aux chrétiens de tenter de persuader les gouvernements à agir autrement. Il n’incombe non plus aux chrétiems de se laisser emporter par une ferveur patriotique militante.
En tant que chrétiens, nous sommes dans le monde et nous ne devons pas nous enfermer dans une bulle pour éviter d’être touchés par la souffrance des gens qui nous entourent. Nous devrions plutôt réagir avec sympathie et compassion à la souffrance qui nous entoure et aider à soulager ceux qui sont blessés, physiquement, émotionnellement ou matériellement par les conflits dans notre monde.
Mais il ne nous appartient pas de porter l’épée, de prendre part aux conflits ou de causer la souffrance. L’épée est nécessaire dans les affaires de ce monde, mais il est également nécessaire qu’il y ait un peuple qui ne participe pas à ces conflits.
Certains d’entre nous apprécient la politique comme un sport de spectateur. Je crois qu’il est utile d’être informé de ce qui se passe dans le monde. Mais lorsque nous commençons à parler en faveur d’un camp et à exprimer des opinions désobligeantes sur les politiciens de l’autre camp, nous donnons l’impression d’être du monde.
Si nous adoptons les préjugés de la partie du monde dans laquelle nous vivons et que nous ressentons et exprimons notre antipathie et notre méfiance à l’égard des personnes qui sont différentes de nous par leur origine ethnique, leur statut social, leur langue ou la couleur de leur peau, nous nous donnons l’impression d’être du monde. Est-il logique d’envoyer des missionnaires dans le monde entier auprès de telles personnes, mais de ne pas vouloir avoir affaire à elles lorsqu’elles se présentent dans notre quartier ?
Il n’y a pas de respect des personnes avec Dieu. Si nous voulons être comme Lui dans ce monde, c’est-à-dire être dans le monde mais pas du monde, nous ne devons pas regarder les gens et les événements selon leur apparence extérieure, mais chercher à les voir comme Lui les voit.