De nombreux historiens sont convaincus, à tort, qu’il doit y avoir des preuves de l’autorité humaine dans les événements de l’histoire chrétienne. Il est certain qu’il y a eu des personnes remarquables à de nombreux moments de cette histoire. La question que nous devons nous poser est la suivante : ont-ils façonné les événements de leur époque, ou les événements ont-ils été façonnés par le Saint-Esprit et ces hommes n’ont-ils été que des témoins de cette autorité spirituelle ? À titre d’exemples, je voudrais mentionner brièvement trois croyances concernant des épisodes de cette histoire que je considère comme fallacieuses.
Le contenu du Nouveau Testament a été en doute jusqu’à ce que des conseils de l’Église catholique romaine tranchent la question au IVe siècle.
Il existe des preuves évidentes que les 27 écrits que nous appelons le Nouveau Testament ont été acceptés comme Écriture sainte peu après leur rédaction. Il n’existe aucune trace d’une quelconque décision formelle, il semble que le Saint-Esprit ait imprimé l’authenticité et l’utilité de ces écrits sur les croyants en de nombreux endroits différents et qu’ils aient commencé à être rassemblés et diffusés sous forme de manuscrits. Il y avait beaucoup d’autres écrits connus des premiers croyants, certains ont été largement lus, mais pas acceptés comme Écritures ; d’autres ont été rejetés comme hérésie pure et simple. Au quatrième siècle, les 27 livres du Nouveau Testament étaient fermement établis dans l’esprit des croyants comme Écritures et les évêques réunis en concile auraient provoqué un tollé s’ils avaient essayé d’en supprimer quelques-uns ou d’en ajouter d’autres.
Claude, archevêque de Turin au IXe siècle, a été la principale influence des vaudois.
Il y avait certainement une affinité de croyance entre Claude et les Vaudois, mais cela n’établit pas de cause à effet. Ou, s’il y avait eu cause et effet, cela pourrait bien être dans la direction opposée à celle qui est souvent décrite. Le fait qu’un archevêque catholique romain puisse défier ouvertement l’autorité du pape doit indiquer qu’un grand nombre de personnes dans sa région n’acceptaient pas l’autorité du pape non plus. Les Vaudois des vallées alpines et les Albigeois du sud de la France affirmaient pratiquer leur foi bien avant l’apparition de Claude dans la région. Et bien avant l’époque de Pierre Valdo, d’ailleurs. Ils affirmaient simplement être des chrétiens vivant dans l’obéissance aux Écritures et au Saint-Esprit et ne reconnaissaient aucun homme comme fondateur autre que Jésus-Christ.
John Wyclif est le fondateur du mouvement Lollard en Angleterre au XIVe siècle.
Là encore, il y avait une forte affinité dans les croyances, mais il est plus probable que Wyclif ait été influencé par les lollards plutôt que l’inverse. Les lollards étaient simplement la branche anglaise des Vaudois de l’Europe continentale. Le nom lui-même est d’origine néerlandaise. L’Église catholique romaine ne voulait pas que son peuple sache qu’il existait une église rivale dans toute l’Europe qui était d’une seule foi et dont les branches dans chaque région étaient en communication constante les unes avec les autres. Elle a donc dépeint chaque branche de ce mouvement anabaptiste comme un mouvement unique fondé par une personne locale éminente. Eux-mêmes n’ont jamais eu cette prétention, mais se considéraient comme de simples chrétiens s’efforçant de vivre en humble obéissance au Saint-Esprit.