(Reprise d’un article publié ici il y a deux ans.)
« Nous ne pouvons finalement passer sous silence un souvenir qui nous hante. Le 6 mars 1932, un remarquable couple de serviteurs de Dieu de l’étranger nous fit à l’improviste le plus grand plaisir de venir passer un dimanche au sein de notre église. Notre frère avait le cœur débordant de sa rencontre de la veille même avec Benito Mussolini. Au cours de l’entretien, notre visiteur, fervent disciple de l’école Darby-Scofield, révéla à son interlocuteur sa certitude d’une reconstruction prochaine de l’Empire romain, certitude que, très sincèrement, il croyait fondée sur la prophétie. Pour des raisons faciles à comprendre, le Duce accueillit avec le plus grand intérêt cette révélation inattendue. Sur ses instantes questions, le visiteur précisa, en lui lisant des textes bibliques à l’appui de sa conviction. Bonne note en fût soigneusement prise par le maître de l’Italie. Il est bien permis de présumer celui-ci en fût encouragé à affermir promptement des desseins qui, ayant commencé par L’Éthiopie et continuant par la France, ont valu au monde un accroissement de douleurs.
« Nouvel et saisissant exemple des incalculables incidences de toute interprétation hasardeuse de la prophétie de la part d’hommes pourtant parfaitement intentionnées. D’autres évangéliques, en tous pays et notamment dans le nôtre, préfèrent maintenant voir oublier l’emphase qu’ils ont naguère trop bruyamment mise sur une mission divine d’un Duce immensément orgueilleux, traître, cruel et moralement corrompu, et d’un Hitler cyniquement criminel. »
-Robert Dubarry, Pour faire connaissance avec un trésor caché
Le visiteur mentionné par Robert Dubarry aurait bien pu être Lewis Sperry Chafer (1871-1952). M. Chafer était fondateur du Dallas Theological Seminary et un auteur prolifique. La plupart de ses livres ont été écrits avant sa visite en France en 1932. Dans l’un d’eux que j’ai lus il y a plusieurs années, il a déclaré avec certitude que Benito Mussolini était l’Antéchrist et qu’il était en train d’établir un nouvel Empire romain, ce qui aurait préparé la voie pour l’enlèvement, la grande tribulation et le règne de mille ans du Christ.
Beaucoup de mal a été fait par les théologiens qui prennent 2 Timothée 2.15 « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité », comme leur permis de découper la Bible en petits morceaux et les réorganiser d’une manière qui correspond à leur façon de penser.
L’antidote à cela se trouve dans 2 Pierre 3.15-16 : « Croyez que la patience de notre Seigneur est notre salut; comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu’il fait dans toutes ses lettres, où il parle de ces choses; dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, don’t les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. »
Une grande partie de l’enseignement théologique de nos jours consiste à tordre les Écritures. J’ai lu livres écrits par John F. Walvoord, qui était président du Dallas Theological Seminary pendant de nombreuses années, J. Dwight Pentecost qui y enseignait et Hal Lindsey qui y a obtenu son diplôme en théologie. Ils tiennent tous à l’enseignement millénariste dispensational, mais chacun a sa propre tournure. C’est la lecture de ces livres qui m’a convaincu que leur théologie était basée sur autre chose que l’enseignement simple de la Bible.